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| ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. | |
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Auteur | Message |
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Ame du Tardis Un jour... J'irais à New York avec toi ! ♪ - Wolfy.
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| Sujet: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Dim 22 Mai 2011 - 16:36 | |
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Hey hey, ici les élections pour être respectivement Chef, Lieutenant et Guérisseur du Clan de l’Encre ! Nous vous laisserons un peu plus d’un mois pour poster vos textes en entier à la suite de ce sujet, évitez de le polluer avec des messages inutiles donc x). Je pense que les explications sont assez claires, mais si vous avez tout de même des questions, les mp aux administrateurs vous serons forts utiles. Pour participer à cette élections, vous devez obligatoirement faire parti du Clan de l’Encre - cela vas de soi -, mais vous n’êtes pas non plus obligés d’y participer si vous ne le souhaitez pas.
Poster un texte signifie participer, il n’y a pas d’inscriptions préalables à faire, mais dépêchez vous avant que le fameux délai ne s’expire, cela n’en sera que plus pratique pour nous et pour vous. Si vous demandez un délai supplémentaire, nous aviserons en fonction des autres personnes inscrites, mais cela ne devrait pas poser réellement de problèmes.
Après ces formalités, nous pouvons réellement nous plonger dans le vif du sujet. Je parle évidemment du thème qui sera imposé ( vous ne croyez pas vous en sortir si facilement hein ? ) Il n’est pas trop cadré, ne vous en faites pas. Vous trépignez hein ? Alors le fameux thème sera : Le post-apocalyptique. Nous espérons ne pas trop brider vos capacités écrites, en vous donnant déjà une large palette de descriptions et d’histoire. Soyez inventifs ! Et démarquez vous de vos concurrents, mettez de la puissance dans vos écrits, ce sera la clé de la réussite.
Bonne chance à tous ! Le Staff de Warrior Art.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Ven 27 Mai 2011 - 20:18 | |
| Ce récit est une oeuvre de pure inspiration. Par conséquent toute coïncidence ou ressemblance avec des personnages réels n'est ni fortuite ni involontaire.
Introduction - Désenchantement. Chapitre I - Gula. Chapitre II - Acedia. Chapitre III - Invidia. Chapitre IV - Fornicatio. Chapitre V - Superbia. Chapitre VI - Avaritia. Chapitre VII - Ira. Chapitre final.
Que savez-vous réellement sur la fin du monde ? Que savez-vous réellement sur la mort ? Sur votre mort, et ceux de vos proches ? Vos amis. Vos amants. Vos conquêtes. Vos déceptions. Vos ennemis. Ou encore ceux que vous ignorez, comme de vulgaires larves anthropophages. Ces mêmes laves qui raclerons vos os, aspirerons votre moelle, se délecterons de votre cervelle, tout cela, lorsque vous ne serez plus qu’un cadavre sous la terre. Que nous soyons pauvres, riches, bons, avares, mauvais, prétentieux ou encore décadents. Comment finissent les hommes, qu’importe leur foi ou leur vies ? Ils finissent tous de la même manière, passant le reste de leur mort sous l’état de coquille vide, puis de charogne infâme, de squelette et finalement de poussière. Qu’importe que le peuple scande votre nom dans les rues, qu’importe que vous ne creviez seul et oublié sur les pavés nus, qu’importe l’amour que vous porte les hommes autour de vous. « Jusqu’à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise. »
Nous verrons comment les humains, peuvent crée la fin de leur monde.
Le ciel était d’une couleur pourpre, ce jour-là.
Les voitures relâchant de lourdes fumées noires roulaient à vive allure sur l’autoroute, au bord de laquelle étaient entassées de nombreux papiers gras, cartons, canettes, carcasses de ferrailles non identifiées. Il devait être 8h du matin, à ce moment précis, et personne d’autre que la jeune fille dans la voiture grise n’avait visiblement remarqué la teinte étrange des cieux. Personne, car tous engoncés dans leurs habitudes, leurs travail, leurs petites mimiques quotidiennes. Les pères de famille étaient concentrés sur leur volants et la route, les mères tant qu’à elles mettaient leur maquillage de dernière minutes, tentant peut être de séduire le fleuriste, le boulanger, ou même l’instituteur de leurs enfants, que sais-je. Non, personne, personne ne voyaient les nuages s’amonceler, noirs, au-dessus de l’horizon, et les nuances sanglantes qui éclaboussaient de leurs rayons inquiétants les arbres et les sols. Le matin venait de se lever, et pourtant, l’atmosphère était crépusculaire. Presque apocalyptique.
La fille était enfin arrivée dans son établissement, rapidement éjectée de la voiture par son père, bien trop pressé pour aller au travail. Il ne lui avait pas même dis au revoir, ce jour-là. Pas même un signe, ou la moindre bise. Qu’importe, il devait partir, et ils se reverraient ce soir. Ses géniteurs seraient tout deux plantés comme des quiches devant la télévision, en fixant de leurs orbites vides une émission stupide avec une pimbêche blonde faisait apparaître des lettres qui disaient les candidats. Après tout, tout, absolument tout était normal. Non ? Ah; et voilà que ces amis normaux viennent à sa rencontre. Ils rient, se font la bise, inventent des blagues stupides de leurs cerveaux pourris d’insectes et de larves purulentes. Je pourrais presque dire à la fille brune et un peu stupide devant moi « Fais attention, je vois une termite sortir de ton oreille ». Ces mêmes monstrueuses bêtes, qui dévorent ce qu’il reste de leurs cervelles mortes.
La sonnerie retentie, les bruits de centaines de milliers de pas font presque trembler le bâtiment gris. Les couloirs sont sales, peu entretenus, des taches d’une substance non identifiée coulent le long des murs quelques fois. Mais tout le monde s’en fiche, il y a juste ces hommes, marchant comme des bêtes ivres vers des pièces où ils sont entassés, où l’odeur du cours précédent embaume encore l’air de son odeur pestilentielle et où ils sont censés apprendre. Apprendre quoi en fait ? Ça aussi, je n’en sais rien. Ils subissent juste les caprices des adultes, les insultes et les coups des plus âgés, les railleries des plus jeunes se prenant déjà pour des grands, les bassesses de la vie et les colères des mauvais jours de ceux qui dirigent ce petit monde plein d’adolescents. Une sorte de communauté à part entière, une mini ville, avec ses dealers, ses présidents, ses ingénieurs, ses putes, ses cons, et toute la ribambelle de personnalités toutes aussi affligeantes les unes que les autres. Ce monde. Et tout ce qui l’englobera, sera bientôt réduit à néant. A quelques centaines de mètres de là, se trouve un autre grand bâtiment. Personne n’y met jamais les pieds, c’est un gros bloc de ciment entouré de fils barbelés. Ce qu’il y a à l’intérieur ? Personne ne l’a jamais su. Certaines rumeurs disent que c’est une propriété de l’armée. D’autres que c’est un lieu déjà abandonné, et le reste des personnes ? Elles s’en fichent. Après tout, ce n’est pas leur problème. Ils n‘ont que faire d‘une vieille ruine, certes inquiétante mais en ruine tout de même. Ou que sais-je encore. Cette ombre immense se dressait sur une colline, la distance exacte qui la séparait de l’établissement scolaire ? Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’en ai pas la moindre idée. Deux cent ? Trois cent mètres ? Pas plus de cinq cent en tout cas. Mais peu important aux adolescents, ce n’est pas comme si c’était leur vie qui en dépendait, de savoir ce genre d’informations futiles. Futiles.
Futiles. Comme ces milliers de chiffes parcourant le tableau. Racine carré. Divisions. Multiplications. Équations sans queue ni tête. Tellement inutiles, que la jeune fille regarde par la fenêtre, ne prêtant aucune attention aux gesticulations du professeur agacé par le désintérêt des élèves vis-à-vis de son cours. Le menton posé sur sa main, et son coude contre la table, elle regarde les nuages se mouvoir au-dessus du ciel, comme de grandes mains griffues. Les nuances rougeâtres du ciel se reflétaient dans son regard vert, donnant des lueurs parfois dissonantes et étranges, entre le chaud du flamboiement les cieux, et le froid de ses yeux. Elle eut un long soupir, et se retournant, elle contempla avec un vague ennui ses camarades de classe.
La première, Angelis. Une fille plutôt mignonne. Sympathique, ouverte. Quoique légèrement timide et renfermée sur elle-même. Les deux filles se connaissaient depuis longtemps, et avaient de la sympathie l’une pour l’autre. Si l’adolescente avait un devoir en retard, ou alors quelque chose à faire mais elle n’avait pas envie de se bouger les fesses, elle s’adressait à Angelis. A ce moment précis, lorsqu’elle croisa son regard, la jeune fille se renfrogna dans ses épaules, comme se ratatinant sur elle-même. Elle au un sourire étrange, sur ses lèvres fines. Angelis avait souvent ce genre de réactions, un peu bizarres, depuis quelques temps. Les joues légèrement rosies, et ce visage un peu rond encadré par une coupe de cheveux mi longue, et des yeux grisés.
La deuxième personne qu’elle regarda était une adolescente aux cheveux noirs, et avec des mèches blondes vers le bas de ses cheveux. Ses yeux étaient fatigués et cernés d’un maquillage noir, mais son regard gardait tout de même une certaine vivacité. Comme brûlant d’une intense envie… Envie de quoi en fait ? On ne le savait pas réellement. Elle était juste là, présente, avec cette niaque des gagnants. Cette fille, c’était Ève. Ève. La pulpeuse. Celle qui ne manquait jamais de faire des blagues salaces et a très fortes tendances pornographiques. Ou alors qui laissaient planer le doute quant à ses réelles ambitions. C’était Ève. Tout simplement.
La troisième était une fille de taille moyenne, habillée avec un pantalon déchiré et des piercings de çà et là. Ses cheveux étaient courts, avec des teintes violacées par endroit. Elle avait une croix noire, à ras le cou, et regardait les cours de ses grands yeux clairs et vides. Sa peau était pale, et ses longs doigts squelettiques se terminaient par des ongles noirs et rongés. Cette fille-là, elle ne parlait pas beaucoup. Mais vous savez, on peut en savoir beaucoup sur les gens sans qu’ils aient besoin de parler. Renfermée sur elle-même, la fille au regard vert ne savait pas beaucoup de choses sur elle, enfin, mis à part son attitude et son physique, elle connaissait au moins son nom. Nox.
La dernière fille était une autre fille aux cheveux noirs, ceux-ci étaient d’une longueur effrayante, au moins arrivant jusqu’au bas de son dos. Sa peau était d’une pâleur à faire baver une colombe, et ses ongles étaient aiguisés comme des griffes, parfaitement rouges, tout comme ses lèvres fines. Son cou était comparable à celui d’un cygne, et à celui-ci pendait une chaînette argentée. Cette fille, c’était Hevel. Délicate, cyniques quelques fois, on pouvait deviner une sauvagerie en elle, comme si elle tentait de la dissimuler. Elle avait toujours un étrange sourire, sur les lèvres. Comme moqueur. Elle avait les yeux bleu glace, qui vous fixait quelques fois, sans que vous ne sachiez pourquoi. C’était ça. Hevel.
La sonnerie retentie, et les élèves sortirent enfin des salles de classes en sureffectif. Tous se bousculaient dans les couloirs débordant d'âmes, et dont le nombre ne cessait d'augmenter. Sortant péniblement dans la cours, les personnes autour de la jeune fille remarquaient, uns à uns, la couleur inquiétante du ciel. On voyait bien les murmures, les visages, les messes basses échangées entre chacun des adolescents. Certains arboraient une mine fière, tel un Napoléon conquérant, pointant un doigt décidé vers le ciel décidément bien capricieux. D'autres, plus réservés, gardaient une mine soucieuse, parfois inquiète. Que pouvait-t-il se passer, là-haut ? Alors que les nuages d'un noir de jais faisaient ramper leurs ombres inquiétantes sur les murs, et dont les formes pouvaient faire penser tantôt à des serpents, tantôt à des démons, des bêtes ou alors des rampants. Le soleil blafard se voilà quelques secondes, plus aucuns bruits ne daignaient s'émettre. Tous avaient de grands regards perdus, tournés vers le ciel, comme attendant leur jugement. Ils avaient tous comprit. On ne sait pas par quel miracle. Mais ils avaient compris. Il y eu un craquement sinistre.
Puis ce fut l'Apocalypse.
Une secousse terrible frappa la terre et ébranla le bâtiment, des hurlements de terreur se firent entendre un peu partout. Les adolescents se bousculaient, littéralement happés par la peur et par leur instinct de survie. Ils marchaient sur les plus faibles, jouaient des coudes, donnant de grands et larges coups de poing à droite à gauche, beuglant leur angoisse, s'élançant à corps perdus dans des directions différentes. Mais pour aller où, dites-moi, mes enfants ? Le sol se fissurait dans le béton gris, et le bâtiment scolaire s'effritait sous la violence des secousses terrestres. De larges fissures, comparables à des plaies humaines, s'ouvraient, larges, dans le ciment de la cours et même dans le gazon. Les malheureux que la fatalité avait décidé de faucher les emporta dans ces longues ouvertures souterraines, tout droit en enfer. Le vent d'ouest se leva, soufflant fort, et charriant des milliers de particules de poussière. Comme une onde de choc, qui se propage à une vitesse vertigineuse. La peur tordait les entrailles de chacune des personnes présentes, et les éléments naturels semblaient s'être ligués contre le monde entier, dans cette fin qui faucherait les hommes, les bêtes et la nature elle-même. Tous courraient, sans exception, même la jeune fille qui détaillait avec tellement d'attention ses camarades ce matin-là. De longues larmes coulaient sur ses joues, en prenant la poussière voletant dans l'air saturé de chaleur. Désorientée, elle failli hurler à la mort lorsqu'une autre main attrapa la sienne. Elle reprit cependant son calme, en reconnaissant sa propriétaire. Il s'agissait d'Angelis, la même qui était assise sur cette chaise, dans cette salle de classe, quelques minutes plus tôt. Mais en beaucoup moins calme. Ses yeux étaient comme brouillés d'indéfinissables sentiments de terreur, de soulagement et d'angoisse, comme un animal traqué. Les deux jeunes filles partirent toutes deux dans la même direction, dans ce chaos le plus total. Plus loin, elles virent toutes deux Nox, faisant une roulade spectaculaire en évitant de très peu, trop peu, un précipice qui s'était formé sous ses pieds. L'adolescente lui prit l'avant-bras et la tira avec elle dans cette course folle. Nox déchira un peu plus son pantalon qu'il ne l'était déjà en se relevant péniblement, et les suivit sans comprendre le pourquoi du comment. Elles longèrent toutes trois un mur partiellement détruit, et eurent dans leur champ de vision les deux autres adolescentes du matin, dans cette salle de classe. Hevel et Ève. Leurs regards étaient des lueurs déterminées, et leur foulées étaient formidablement assurées. Nox pointa du doigt la destination de ces deux camarades, et beugla quelque chose qui fut littéralement balayé, écrasé, par le chaos environnant. Malgré le manque de paroles, Angelis et l'autre jeune fille avaient parfaitement comprit où elle voulait en venir, et leurs regards suivirent l'indication. Il s'agissait du fameux bâtiment blindé, derrière le stade de foot, sur la colline. Pourquoi chercher à se battre ? Pourquoi continuer de chercher à vivre, ou survivre ? Comment pourrais-je répondre à cela. Je n'en sais rien. Instinct de survie ? A moins que les hommes n'aient autre chose à prouver ? Après tout. Ils n'avaient plus rien à perdre.
Hevel croisa le regard des autres jeunes filles, et tout en continuant de courir, leur adressa un grand signe de main, leur signifiant de les suivre. Elles continuèrent leur course folle, traversant le terrain de foot qui se désagrégeait comme une banquise à l'heure du réchauffement climatique. Des pans entiers de terre s'effondraient dans des craquements sinistres, et des bruits de succion abominables. Comme si la terre s'avalait elle-même. Sautant au-dessus des gouffres, la jeune fille qui tenait Nox par les bars essaya de calculer à quelle distance exacte se trouvait de bunker. Son cerveau tournait à plein régime, aveuglé par la peur. Elle n'arrivait qu'à des résultats fous ou incompréhensibles. Tantôt elles y arriveraient en quelques secondes, tantôt leur refuge leur serait inaccessible, et elles mourraient ici, avalées par l'enfer. Pas de temps de réfléchir plus que ça, elles avaient déjà dépassé le terrain de foot. Arrivant sur le flanc de colline, elles grimpèrent le plus rapidement possible avant d'entendre une immense onde de choc, qui les planquèrent au sol. La déflagration fût si violente qu'elles sentirent, même de leur emplacement, la chaleur brûlante de flammes.
Elles virent la carcasse défoncée de l’établissement, coulant lentement mais sûrement dans le fin fond des entrailles de la terre. On pouvait presque l’assimiler à un Titanic, s’engouffrant inéluctablement dans les eaux profondes des océans. On pouvait presque apercevoir les salles de classe, penchées presque à la verticale, donnant un aspect étrange et presque dérangeant à l’endroit. La bombonne de gaz devait avoir explosée, car de larges flammes orangées dévoraient avec avidité les murs, les sols et les hommes se trouvant à proximité. Ceux-ci, de loin, ressemblaient à de ridicules petites étincelles dansantes, et poussant des cris de déments. Ils étaient minuscules et brûlants, ces points rougeâtres, dans l’Apocalypse du monde. Un bien maigre mais coûteux sacrifice, en somme. Reprenant leurs maigres courages, les rescapées gravirent le reste de la distance avec difficulté, s’écorchant contre les barbelés désagrégés par les déformations du sol. Et enfin, après plusieurs minutes de combat, elles arrivèrent enfin aux portes du bâtiment blindé. De près, cela paraissait encore plus impressionnant. Les portes étaient faites dans un acier clouté, et au moins aussi solides que celles des châteaux forts, mais fragilisée par les secousses et les retournements du sol. Il s’était créé un minuscule passage, assez grand pour faire passer un homme. Les adolescentes entrèrent hâtivement dans le bâtiment, et refermèrent le passage avec un pied de biche. Ce fut l’obscurité totale.
Et le cauchemar commença.
L’endroit sentait le white spirit et le détergeant. Le couloir était quand à lui, plongé dans l’obscurité la plus totale, et elle butèrent sur de nombreux obstacles avant de trouver l’interrupteur qui alluma la lumière pale des néons, disséminés un peu partout dans le couloir. Elles purent enfin souffler un peu, au milieu de ces évènements tumultueux. La destruction extérieure n’était ici qu’un grondement sourd, et faisaient trembler la bâtisse à une fréquence régulière. Elles se contemplèrent quelques instants, comme pouvant s’observer dans le regard des autres, et avec la même expression de peur au fond des yeux. Couvertes de poussière, les genoux écorchés et des perles de sueur coulant le long de leurs tempes et de leur cou, dégoulinant le long de leur dos. C’est Ève, qui pris la parole en première.
- « Putain. »
Il y eu un long silence, et la jeune fille aux yeux verts reprit :
- « Faut trouver un endroit où s’abriter, c’est un bâtiment blindé. On devrait pouvoir s’en sortir, le temps du tremblement de terre. »
Nox eu un rire mauvais.
- « T’en connais beaucoup des tremblements de terre qui font ça toi ? On n’est pas plus en sécurité ici que dehors. On va juste rallonger nos espérances de vies d’à peine quelques heures, si on a de la chance. »
Angelis répliqua :
- « On ne peut pas savoir, Nox, alors dispense nous de tes commentaires. »
Un autre silence s’installa, plus pesant encore que le premier. C’est Hevel qui prit l’initiative que tout le monde attendait.
- « Venez. On ne peut pas rester ici. »
Elle s’engouffra dans le couloir faiblement éclairé, presque sombre, et les autres ne tardèrent pas à la suivre. Les lieux étaient plutôt bien entretenus, à première vue, mais les meubles étaient renversés et de nombreux papiers traînaient à terre, fruits des tiroirs éventrés. Parfois, il fallait carrément déplacer une armoire qui barrait le chemin. Après quelques minutes, elles trouvèrent un embranchement, indiquant deux chemins différents. Celui de gauche, était indiqué « Cellules », et celui de droite, « Bureaux ». Elles restèrent perplexes devant les écriteaux. Cellules… Nox passa devant Hervel et prit la direction de droite, visiblement peu convaincue par celle de gauche. Elles s’engagèrent donc toutes dans le couloir « Bureaux », dans lequel se trouvaient de nombreuses plantes vertes déracinées de leurs pots et dont le terreau s’était répandu un peu partout sur le sol nu et blanc. Il y avait aussi quelques chaises déformées par les secousses, et des restes de magasines humides et déchirés. Il n’y avait plus beaucoup de lumière, dans ce bunker, et si l’alimentation tressautait quelques millièmes de secondes, le courant se rétablissait toujours tant bien que mal. Puis, elles aperçurent enfin une porte. Une simple indication en plastique, et des lettres en caractère d’imprimerie. « Direction. » Était-ce la curiosité, qui les avait poussées jusque-là ? Qu’importe. Avalant difficilement sa salive, Ève poussa la poignée de la porte et entra. Appuyant sur l’interrupteur, la lumière d’un néon blafard et hésitant apparue après quelques secondes. La pièce apparue enfin sous leurs yeux : Petite, celle-ci devait avoisiner les dix mètres carrés, au fond se trouvait une espèce de fenêtre étrange, cachée par un store fermé. Il y avait aussi une armoire renversée, qui s’était brisée sur le bureau en bois massif. Des centaines et des centaines de papiers s’en étaient échappés, traînant au sol, inutiles. Hevel s’avança, et monta sur le bureau avant de s’asseoir derrière, sur une chaise de cuir visiblement confortable. Ouvrant un tiroir, à sa gauche, elle prit une pile de documents visiblement important avant d’y jeter un coup d’œil. Désintéressée, elle les jeta par terre après les avoir rapidement parcourus. Les autres adolescences firent de même, et dévalisèrent ainsi tous les meubles de la pièce. Chercher. Quel était cet endroit. Des plans peuvent être. Qu’importe. Et elles trouveraient. C’est Ève, qui enfin, leva une main victorieuse.
- « AH ! AH ! »
Les regards se tournèrent vers elle, la jolie brune brandit fièrement un dossier beige, avec un seau étrange posé dessus. Le posant sur la table, elle l’ouvrit. Il y avait une multitude de dossiers à l’intérieur, divisé en des catégories distinctes. Sur la page d’avant-garde se trouvait un tampon « Confidentiel », ainsi qu’un seau de l’armée. Nox haussa un sourcil, et tourna la page deux. Il s’agissait d’une présentation d’un établissement, c’était un vieux document, écrit à la machine. Les coins étaient abîmés, et la feuille sentait légèrement le moisi. C’était une lettre, visiblement signée d’un haut gradé de l’état à un militaire.
« Cher monsieur Hernaux.
La construction de la prison 562 est bientôt achevée, les prisonniers numéros 78, 92, 51, 99 et 34 seront bientôt eux aussi prêts au transfert. Les autres ne devraient pas poser réellement de soucis, mais je vous corresponds ci-joint les dossiers des cinq criminels potentiellement dangereux. Il en va de la sécurité du pays qu’ils restent sous les verrous, je vous fais confiance en ce qui concernera les conditions d’enfermement, et les hommes que vous embaucherez dans cette aile du bâtiment. Soyez donc attentif à chacun de leurs mouvements.
Je vous adresse, Monsieur Hernaux, mes salutations les plus distinguées. John Heartfield. »
Ève lâcha la feuille, comme si elle fut maudite par un quelconque maléfice. Ses yeux semblaient affolés, et elle recula vers la fenêtre, appuyant dur le bouton du store. Celui-ci l’ouvrit brutalement. Le paysage qui apparut devant eux leur retourna les entrailles.
Ce n’était pas réellement une fenêtre menant sur l’extérieur, ni un simple trompe l’œil. Mais bien un panorama vers l’intérieur du bâtiment, bien plus immense qu’il n’y paraissait. C’était une gigantesque salle, constituée de plusieurs étages en mezzanine. Il devait y en avoir quatre, et était composée de plusieurs centaines de cellules. Chacun des balcons étaient constitués de plusieurs centaines de petites pièces, disposées étroitement mais efficacement. Des lumières déglinguées éclairaient l'endroit d'une clarté quasi maladive, et quelques fois même, celles-ci étaient cassées. Des cellules. Les fameuses cellules. Si certaines étaient vides, d'autres au contraire laissaient deviner des silhouettes inquiétantes et flaméliques, parfois à l'allure étrange, comme recourbées sur elle-même. Si certains hommes s'accrochaient à leurs barreaux en les secouant de leurs dernières et maigres forces, d'autres laissaient leurs ombres terrifiantes planer vers le couloir du dehors, sans pour autant être visibles eux même. Et après une minute de silence complet, il y eu un craquement sinistre et une secousse, plus violente que les autres cette fois, qui raisonna dans le bunker tout entier. Toutes les lumières s'éteignirent.
Et elles entendirent le bruit lointain de l'ouverture des cellules, sonnant comme le glas de leur destin.
Angelis gémit dans le noir, et toutes étaient littéralement transies par la peur. Hevel parla et s'activa dans le noir.
« J'ai vu une lampe torche, tout à l'heure. On la prend et on dégage vite fait bien fait d'ici. »
Elles cherchèrent quelques minutes à tâtons dans le noir, et après quelques déceptions infructueuses, un faisceau jaunâtre s'alluma dans la pièce. Toutes sursautèrent, et même Ève qui avait la lampe dans la main. Finalement, elles ressortirent de la pièce. Si le couloir était peu engageant il y avait quelques minutes, à la lumière des néons, il était carrément terrifiant lorsqu'il était seulement éclairé par la lueur vacillante de la lampe. Hevel déglutit, en tête, et elles commencèrent à avancer. Elles devaient à présent se dépêcher, car leur seule longueur d'avance sur les tueurs n'étaient que la misérable source d'éclairage dont elles disposaient, et qui les guidaient comme des insectes dans la nuit. Rien n'avait changé pourtant, les plantes vertes étaient toujours les mêmes que tout à l'heure, mais tout comme les chaises renversées, elles déployaient leurs formes mouvantes et déformées sur les murs nus, ce qui les faisaient sursauter à chaque pas ou presque. Malgré le fait qu'elles se dépêchaient le plus possible, faire le trajet du retour fut plus laborieux et plus tendu que celui de l'aller. Plus prudentes et à cran, les adolescentes étaient tiraillées entre l'idée de se mettre à courir comme des folles pour sortir de cet enfer pour y retourner aussi sec dans un autre, et entre le fait qu'elles devaient tout faire pour ne pas se faire repérer. Le petit groupe arriva enfin à l'embranchement menant aux cellules et à la sortie, et elles s'empressèrent d'aller dans la seconde direction. Combien restait-t-il avant la porte salvatrice ? 15 ? 20 mètres ? A peine plus, mais pas moins. C'est alors qu'un rire retenti, effrayant dans ce couloir sombre.
« De jeunes brebis se seraient elles égarées ? »
Leur sang se glaça, personne n'osa bouger. La voix semblait venir de devant comme de derrière, et les échos se répercutaient avec tellement de facilité que l'on pourrait penser que l'homme vous murmurait à l'oreille. Rien pourtant ne semblait se mouvoir autour d'elles, et aucuns autres bruits de pas autres que les leurs ne s'étaient fait entendre. Cela ne voulait dire qu'une seule et unique chose: La personne les avaient attendues ici. Pile à la sortie. Ève recula, mais Hevel lui interdit d'aller plus loin en lui prenant fermement d'avant-bras. L'éclaireuse illumina le chemin parcouru de sa lampe torche, mais qu'importe l'endroit, la faiblesse de l'appareil ne perçait qu'à de très grandes difficultés les ténèbres. A nouveau le rire se fit entendre, moqueur cette fois. Évidemment, si Hevel tenait la lampe, tout le petit groupe faisait une cible idéale. Cible à quoi ? Elles n'en savaient rien, et elles ne voulaient pas le savoir. Elles entendirent un bruit d'armement étrange. Comme une chaine de vélo. Mais en plus violente. Ce n'était pas un fusil. Ce n'était pas non plus un revolver, et encore moins une arbalète. La chose émit un nouveau bruit, de fil que l'on tend, que l'on prépare. Le petit groupe commença à reculer à la même vitesse, lentement, très lentement. Vers l'embranchement des deux couloirs, car à présent elles savaient. On les avaient joyeusement attendues à la sortie. Quelques secondes passèrent ainsi, puis enfin, la gâchette fusa, et Hevel fit face.
Il faisait chaud, ce jour-là. Les oiseaux chantaient leurs chants d'été, et les milliers d'insectes reprenaient en cœur eux aussi cette symphonie estivale. Un long chemin parcourait la forêt, un chemin de terre, avec de chaque côté deux traces de pneu parfaitement rectilignes. C'était comme si la même voiture avait laissé sa marque indélébile dans le sol brun dessécher. Des papillons voletaient de çà et là, et lorsqu'ils se rencontraient, ils effectuaient un bout de trajet ensembles avant que leur route ne se sépare de nouveau. Deux enfants marchaient sur ce chemin, le premier était un petit garçon aux grands yeux clairs, et à la coupe de cheveux en bataille, sautillant sur le sol et les cailloux. Il marchait comme un funambule sur une des traces de pneu, et essayait du mieux qu'il pouvait de se tenir à ce chemin, s'imaginant sans doute sur une minuscule planche de bois avec en dessous de cette même planche et seule attache, un vide immense s'ouvrant sous ses pieds. Alors que quelques secondes plus tard, il essayait d'attraper une bête quelconque en ayant oublié le fameux précipice qu'il s'était imaginé quelques secondes auparavant. Il chantait des comptines étranges, avec des faux accents d'autrefois, et bouchant ses trous de mémoires avec des « Lalalalaaaaa » parfaitement orchestrés. Le deuxième enfant était une fille, elle avait les cheveux couleur aile de corbeau et par complète opposition au garçon, était morose et visiblement s'ennuyait à mourir. Elle shootait quelques fois dans un caillou, qui partait à quelques mètres devant elle, et lorsqu'elle le rattrapait, d'une manière ou d'une autre, l'envoyait valser magnifiquement sur le chemin, répétant ainsi la même opération durant ces instants en forêt. Ils devaient avoir entre sept et douze ans, mais la fillette devait être légèrement plus âgée que son frère, car en effet, c'était bien le siens. Elle fixa le ciel quelques instants, et regarda sa montre. Elle dit au petit garçon devant elle :
-« Faut rentrer. Fait trop tard, je risque d'encore me faire punir si je ne te ramène pas. - Allez Heeev', s'il te plaît ! Demain on repart à la maison et après, les vacances sont finiiiiiiiies. Je veuuux paaaaas. Allez. S'il te plaiiiiiis. On reste encore un peu. Dis dis dis. On reste un peu hein ? »
La fille rempocha sa montre. Évidemment qu'ils pouvaient rester, elle se fichait royalement de la fameuse punition. Mais elle devait se plier aux moindres désirs de son frangin de toute manière, sinon ses parents engueuleraient encore plus que s'ils rentraient plus tôt. « Fais plaisir à ton frère, Hevel, donne ton dessert à ton frère, Hevel, fais les devoirs de son frère, il n'y arrive pas, débarrasse la table, Hevel. » C'était comme ça depuis longtemps déjà, et elle ne pourrait rien y changer. Mais Dieu qu'elle aimerait que ce frère si parfait disparaisse, qu'il arrête d'accaparer les préoccupations de ses parents et qu'ils se rendent compte qu'elle faisant tant d'efforts pour lui, parce qu'il lui le demandait. Mais maintenant, elle était prise dans cette spirale infernale, et elle ne pouvait s'en défaire. Elle le haïssait, ce frère si petit et si parfait, qui ne se rendait lui-même pas compte à quel point elle passait pour une imbécile, à ses côtés. Ils restèrent donc une heure de plus sur le chemin, et la nuit commençait à tomber sur la campagne. Hevel demanda à son frère de rebrousser chemin, ils ne seraient pas chez eux avant deux longues et très grosses heures, de toute manière. Le garçon commença à pleurer lorsqu'il lui avoua avoir mal aux jambes, et elle le prit sur son dos. Il émit un petit gloussement pathétique en s'installant, et lui hurla « ALLEZ UH BOURRIQUE » dans les oreilles. La jeune fille fit la grimace mais commença à marcher. Une heure passa comme cela, et alors qu'ils étaient à mi-chemin, ils rencontrèrent une voiture qui s'arrêta. En sortirent deux hommes avec deux grands sourires pendus à leurs lèvres.
- « Regardez-moi ça, qu'ils sont mignons ces enfants. Vous voulez qu'on vous ramène chez vos parents ? »
Hevel émit un grognement et essaya de passer devant, mais une main immense se posa sur son épaule. Un petit cri sorti de sa gorge, et elle lâcha son frère qui tomba les fesses la première à terre. Prenant son élan, elle parcourue la distance qui la séparait de sa maison de ses faibles et petites jambes, et tomba à de nombreuses reprises. Lorsqu'elle arriva enfin chez elle, la petite Hevel était en pleurs.
On n'a jamais su ce qu'il était advenu de son petit frère.
Elle reçue l'impact en pleine poitrine, le choc en fut si violent qu'elle tomba à terre. Une longue, très longue chaîne sortait des ténèbres et étaient accrochée à son torse, transpercé par un hameçon géant. Hevel s'était fait traversée par un harpon, comme un poisson. Elle eut une pale sourire, en dessous de la couche de sang qui remontait de ses lèvres, cela lui rappelait la pèche au canard, dans les fêtes foraines. La lampe torche s'échappa de ses mains et roula à terre, éclairant son visage devenu blanc comme un linge. Quand l’homme au fond du couloir fut sur de sa prise, il tira sur la chaîne et traîna la jeune fille vers lui. Un long sillage sanglant se dessina sur son passage, devant le corps traîné sauvagement. La lumière de la lampe éclaira son visage plein de sang et humide de quelques larmes, avant que celui-ci ne disparaisse complètement dans l’obscurité.
Hevel souriait.
Les quatre jeunes filles restantes s’étaient mises rapidement à courir à grandes foulées désorientées, et prient sans réfléchir le chemin des cellules. Si elles avaient hurlé ? Oui. Mais à présent, elles se concentraient sur leur course folle menant tout droit dans la gueule du loup. Un escalier en colimaçon apparu alors, et Ève failli tomber la tête la première dans ce bourbier d’obscurité et d’obstacle. Elles cavalèrent quelques minutes, puis arrivèrent enfin au niveau des cellules, faiblement éclairée par une clarté bleuâtre, diffusée par des diodes. Cela devait être une alimentation de secours, mais peur leur importait. Continuant tout droit, elles arrivèrent à une grande porte à battant. Celle-ci possédait deux petits hublots, une pour le battant de droite, et une pour l’autre, à gauche. C’est Nox qui passa la première, mais elle s’immobilisa en quelques fractions de secondes pour presque reculer devant le spectacle, devant leurs yeux. Les trois autres jeunes adolescentes derrière elle se stoppèrent aussi, contemplant la pièce dans laquelle elles étaient atterries. C’était un grand espace, plus long que large, et les mêmes diodes bleuâtres éclairant l’endroit. De longs cylindres, au nombre de six, étaient disposés à la verticale dans ce qui semblait bien être un laboratoire. D’environ quatre mètres de circonférence, ceux-ci partaient du sol pour finir au plafond, deux ou trois mètres de hauteur. Sur le côté droit de sa salle se trouvait un mur de lavabos, tous possédant un miroir. L’air ambiant était glacial, et maintenant couvertes de sueur, les jeunes adolescentes commençaient à avoir des frissons leur parcourant l’échine. Elles s’avancèrent prudemment, et se regardèrent toutes, comme vérifiant au fond du regard des autres qu’elles n’avaient pas rêvé. Personne n’osait dire quoi que ce soit. Hevel était morte. Ou alors en train d’agoniser avec pour seule compagnie ce malade mental, ce tueur, ce psychopathe. Elles repensèrent au visage de leur amie, ensanglanté et meurtri. Elles le savaient peut être, qui sait, au fond qu’elles, qu’elles finiraient de la même manière. Mais elles ne voulaient pas y penser, l’espoir tenace enivrait encore leurs veines, dans cette espérance idiote et folle qu’elles pourraient s’en sortir. C’est Ève qui bougea la première, donnant une légère tape sur l’épaule de la jeune fille aux yeux verts. Lui adressant un léger sourire, elle reprit son chemin obscur, invitant les autres à la suivre.
Leurs pas raisonnaient un peu trop à leur goût, dans cette pièce immense. N’importe quel bruit, même venant de leur petite troupe les gênaient. Trouver une sortie, autre que celle qu’elles avaient emprunté, devenaient leur priorité absolue. S’enfuir avant qu’elles ne meurent toutes, prises dans les filets de ces abominables personnages qui peuplaient la bâtisse. Mission impossible ou presque, mais ça non plus, elles ne voulaient pas y penser. Une odeur forte arriva à leurs narines, en des relents puissants et infâmes. Instinctivement, elles plaquèrent leurs mains contre leurs narines, essayant tant bien que mal de cacher ou d’atténuer les fragrances de charogne. Car oui. Cela sentait bien la charogne. Oh, non, je vous rassure tout de même. Cela ne ressemblait aucunement à Une Charogne, de Baudelaire, mais plutôt cette légère odeur sanglante, celle qui titille le nez et vous provoque un léger mouvement de recul. Pour être plus exacte encore, le parfum en question était en fait divisé en deux parties bien distinctes. La première était l’ambiance générale de la pièce, on pouvait très clairement percevoir que c’était tous les murs, les sols, les objets et même le plafond qui la dégageait. La seconde était plus concentrée, moins éparse. Elle était présente vers le coin droit de la salle, vers le dernier pilier du fond. Hésitantes, elles s’approchèrent lentement avant de reculer précipitamment. La jeune fille aux grands yeux verts poussa un petit cri et se retourna complètement, cachant son regard de ses poignets. Une main dépassait du dernier contenant translucide, laissant s’échapper une légère silhouette, couchée au sol. Une flaque sombre s’était élargie, en dessous de la chose. Les trois autres filles détournèrent le regard aussi, et Ève recula de quelques pas, effrayée par cette apparition.
Quelqu’un la prit dans ses bras.
Elle s’osa même pas hurler, lorsque la main de l’homme se posa sur ses yeux. Elle s’osa même plus bouger lorsqu’il passa son autre main autour de son ventre, celle-ci passa d’ailleurs légèrement en dessous de son tee-shirt, laissant entrevoir le nombril de la jeune fille. Elle laissa s’échapper un léger soupir angoissé, qui alerta le reste de la troupe. L’apparition eu l’effet d’un coup de tonnerre, elles reculèrent toutes derechef vers le fond de la salle. Sous ses yeux dissimulés par la main du grand type, on voyait très nettement les larmes se former et couler le long de ses joues. Tremblante, elle ouvrit légèrement la bouche, laissant s’échapper un son plus proche de l’agonie que de quelconques paroles. L’immense silhouette approcha ses lèvres de l’oreille d’Ève, et lui murmura quelques paroles inaudibles. Elle essaya tant bien que mal de se calmer, mais on pouvait très bien comprendre à quel point l’angoisse montait en elle. Le reste du groupe se campèrent sur leurs jambes, et même une lueur de colère apparue dans les yeux de Nox. Elles ne voulaient pas voir plus de morts, et elles feraient tout pour la sortir de là. Le type eu un soupir ennuyé, du haut de son bon mètre quatre-vingt-dix. S’il n’avait pas eu les mains prises, je suis même sûre qu’il aurait réajusté ses lunettes bleues pétrole. De grands yeux fins, en amande, s’ouvrirent légèrement. Son regard était d’un jaune quasi parfait, reflétés d’étranges reflets par la clarté bleue des lieux. Il portait une blouse blanche, tachée de sang, et légèrement trop courtes sur les manches, signifiant que ce n’était pas la sienne. Où l’avait-t-il eu ? Sûrement sur le cadavre, un peu plus loin, derrière ce fameux pilier. Il eut un petit rire cynique, comme rirait un serpent.
- « Pensez-vous réellement vous en sortir, jeunes demoiselles ? Pensez-vous, avec toute sa sincérité dont vous êtes capables, que vous allez survivre à cette prison et ces formidables personnes qui s’y cachent ? Et si oui, pensez-vous encore vivre à l’Apocalypse du dehors ? »
Ces paroles nouèrent les gorges, qui tentèrent de se délier, mais le grand type continua :
- « Après cette porte, vous atterrirez sur une bifurcation, et une salle ronde. Là-bas vous attendra un autre de mes amis, il aura un magnifique fusil de chasse récupéré de la salle des gardes. Si vous y réchappez, il y en aura un autre, qui patientera sagement dans le couloir des cellules. Je me doute bien que vous allez y laisser des plumes, et si par miracle, l’une de vous en réchappait, un dernier et tendre personnage saura vous trouver, où que vous soyez. »
Mensonges ? Non. C’était la vérité. La pure vérité. Limpide comme de l’eau de roche. Et alors ? Elles n’allaient pas rester planter ici comme des cruches pour autant. Le meilleur moyen de sortir d’ici, ou du moins, essayer d’en sortir c’était d’y aller. Au moins, elles auraient essayé. Détalant à toute jambes, elles passèrent la porte à doubles battant, qui firent des vas et viens dans le vide avant de se stabiliser, et de devenir immobiles. Le grand homme brun commença à marcher, léger et presque conciliant. Cela donnait presque l’impression à Ève de ne pas être obligé de le suivre, comme une invitation étrange, à une quelconque valse. Elle le suivit cependant sans sourciller. Il poussa de son dos une autre porte, plus petite, et ils arrivèrent tous deux dans une salle. Moins spacieuse que le laboratoire, elle ne comportant qu’une table et deux chaises, et sans lui dévoiler les yeux, il l’assit à l’une d’elle. La jeune fille ne rouvrit pas les yeux tout de suite, comme attendant la permission de son interlocuteur. Elle l’entendit s’asseoir, juste en face d’elle. Il lui dit calmement qu’elle pouvait ouvrir les yeux, à présent. Par un quelconque miracle, la lumière baignait ici les lieux d’une pale clarté blanche, et elle pouvait enfin voir l’homme, dont elle ne connaissait que la voix et la taille, ainsi que la douceur étrange de ses mains. Il avait presque un visage séduisant, longiligne, et son regard d’or liquide était doux, calme, comme le plat de l’océan avec le léger bruit des vagues que l’on entendrait en fond, ainsi que le cri volatil des oiseaux marins.
- « Quel est ton nom, douce jeune fille ? - Eve, Docteur. »
Un sourire étrange se dessina sur le visage du fameux docteur, aussi doux et cotonneux que pouvait l’être un nuage de chantilly, posé sur une tartelette à la crème et avec une cerise posée dessus. Elle le regardait de ses yeux humides mais tranquilles, bizarrement eux aussi, tranquilles.
- « As-tu déjà fais souffrir des gens, Ève ? - Oui. J’ai menti, triché et trompé. - Oh. Et qui ça ? - Un peu tout le monde, je crois, Docteur. »
Un nouveau silence s’installa, soyeux lui aussi. On pourrait même y jouer un tranquille air d’Opéra, cela ne rendrait la scène que plus belle encore, avec les manches trop courtes et ensanglantées du tueur, et le visage presque souriant de l’adolescente.
- « Alors pourquoi espères-tu vivre encore, très chère Ève ? - * il y eu un silence* Je ne sais pas. »
Le sourire sur le visage de l’homme s’agrandit, et une lueur de joie exaltante traversa ses pupilles dorées.
- « Et bien alors, Dame Ève, je vais vous aider. * Il lui adressa un sourire compatissant, en disant ces mots. * Derrière vous se trouve la clé de vos tourments. Non, non, ne vous retournez pas tout de suite, vous avez du temps très chère. Si vous acceptez de voir cette chose, vous devez vous engager à faire ce qui est attendu de vous. J’ai votre parole ? - Oui Docteur. »
Il se leva, et comme à l’entrée de la pièce, la pris dans ses bras. Elle se sentait mieux à présent, comme portée par un quelconque sentiment de tendresse et de compréhension qu’elle n’avait jamais eu auparavant. Même venant des personnes les plus proches d’elle. Ils s’arrêtèrent enfin, et il lui découvrit enfin les yeux.
C’était une vierge de fer, belle et sévère, dans ses traits d’acier. Un regard neutre et stoïque avait été gravé dans son visage, prenant les âmes perdues dans ses entrailles sans aucuns sentiments distincts. Ève eu un sourire, apaisé. Tranquille. Des larmes coulèrent sur ses joues, mais aucune amertume ne venait ternir ce regard si heureux, si reconnaissant. Elle se retourna vers son bourreau, qui l’interrogea du regard. La jeune fille l’enlaça de ses mains, passant autour de ce ventre amaigri par l’enfermement et les mauvais traitements du bunker qu’il avait subi, mais gardant toute sa superbe d’homme. Elle inspira son parfum de sang et de rose, et resta ainsi quelques secondes, avant de se détacher de lui. Prenant, le chemin de la vierge de fer, elle s’arrêta et lui dit :
- « Merci, Docteur. »
La porte en acier se referma sur elle, laissant le mécanisme de la machine s’enclencher, on entendit les bruits de chair de déchirer et les os se briser. Du sang dégoulina des yeux ouverts de la vierge, coulant sur son visage froid et impassible, comme il le fut et le resterait pour l’éternité.
- « De rien, Ève. »
Le couloir était obscur, et elles se prenaient parfois les pieds dans des obstacles non identifiés. Pourquoi le l’avaient-elles pas sauvée ? En ces instants, son bourreau devait lui infliger les pires tortures, à moins qu’elle ne soit déjà morte de la plus atroce des manières. L’assurance de l’homme en blouse blanche avait brisé leurs vains espoirs de porter secours à leur amie. Elles s’étaient donc mises à courir, une bonne cinquantaine de mètres au moins, avant d’être confrontée à une nouvelle porte. Simple cette fois ci, et sans aucunes fenêtres pour en montrer l’intérieur, elles ne percevaient qu’un fin et pale rayon de lumière bleue en dessous de cette même porte. Comme une promesse de ce qui les attendait. Elles restèrent immobiles quelques minutes, n’osant pas ouvrir ce qui serait peut-être leur tombeau. Le petit groupe se remémorait en silence, chacune de leur côté, les paroles du tueur précédent. Un couloir, une porte, et un autre tortionnaire. Et cette fois ci, il possédait un fusil à pompe. Et sûrement plus d’une balle, qui irait se loger dans leurs jolis crânes. Angelis colla son oreille contre la porte, tentant de capter le plus infimes des bruits. Elle posa ses doigts sur ses lèvres pour le intimer leur silence, alors que celui-ci était déjà pesant depuis de nombreuses minutes. Puis, elle se concentra. La jeune fille fit le vide en elle, ignorant les propres battements de son cœur. Elle ne perçu rien, les trente premières secondes, puis elle capta une légère respiration, à peine audible. Profonde, celle-ci se trouvait vers la droite de la salle. Elle en conclu donc que la porte se trouvait par-là, et si ses suppositions étaient bonnes, celui-ci attendrait posté devant l’accès à l’autre couloir. Elle souffla, et se tourna vers ses deux autres camarades, aux visages rongés par l’angoisse et l’attente. Elle se pencha vers elles, et murmura le plus bas possible quelques paroles inaudibles pour nos oreilles. La jeune fille aux yeux verts se redressa d’un coup, comme si une enclume venait de lui tomber sur la tête. Des larmes commencèrent à naitre sur le coin de ses yeux, en entendant les mots d’Angelis. Celle-ci passa sa main sur ses joues humides, mimant sur ses lèvres des paroles réconfortantes, en lui demandant de ne pas pleurer, sans jamais qu’un seul son ne passe la barrière de sa bouche. Nox ne pipa mot, et son visage ne laissa transparaître aucun sentiment en particulier. Juste un hochement de tête grave, lorsqu’elle comprit les intentions de son amie. La jeune fille aux piercings prit fermement le poignet de sa camarade aux yeux verts et humide, et Angelis ouvrit violemment la porte.
C'était exactement comme l'avait décrit l'homme en blouse blanche, celui de la salle précédente. La pièce était ronde, il y avait deux ou trois plantes vertes présentes ainsi que quelques chaises et des magazines, tous renversés les secousses. Le plafond était quand à lui, un peu plus haut que le reste de la bâtisse, et l'écho de chacun de leurs mouvements étaient répercutés sur les murs, un peu comme dans une église. Et comme prévu, un homme, fusil à pompe à la main, les attendaient avec un grand sourire fiché sur ses lèvres. Angelis fut rapide, elle parcouru la distance entre elle et lui en un clin d'œil avant de se jeter dessus. Le grand type ne s'attendait visiblement pas à cette réaction de la part d'une proie, le fusil tomba à terre et parti de l'autre côté de la salle en tournoyant sur lui-même. Nox tira avec violence sur le bras de l'autre adolescente, la forçant ainsi à avancer vers la porte maintenant dégagée de tout danger. Elle la referma derrière elle, après qu'elles fussent passées, et mis une chaise en dessous du loquet afin de la bloquer. Elles entendirent des bruits de lutte, et un grand coup de feu. Leurs sang se glacèrent, mais Nox, tétanisée, ne sera que plus fort le poignet de sa dernière camarade, qui sous la pression, blanchit légèrement. Plus aucuns bruits à présent, quelques secondes passèrent, puis elles virent la poignée de la porte se tourner mais heurtant la chaise, il ne put s'ouvrir. Elle trembla plus fort, presque hystériquement, montrant la colère palpable de l'homme, coincé, et sans possibilité de les atteindre. Un hurlement de rage atteignit leurs oreilles, sauvage, et un bruit d'une arme que l'on charge. Instinctivement, elles se mirent à courir, alors que la barrière de fer n'était même pas certaine de tenir.
Elles s'enfuirent en courant, Nox avait l'impression de ne faire que cela, et pour finalement abandonner un autre camarade, et recommencer à fuir. Elle se mordit la lèvre, écœurée du fait qu'elle ne pouvait rien faire pour empêcher aucuns des meurtres. Une perte totale du contrôle de la situation qui n'avait rien pour lui plaire, tandis qu'elle trainait derrière elle la loque humaine qu'était devenu la dernière fille en sa compagnie, le regard vague et perdu, se laissant balloter par les évènements sans essayer de les stopper pour autant. Elle était là, physiquement, mais moralement, elle était déjà morte. Elle se stoppa, lorsqu'elles arrivèrent à un carrefour. Nox s'approcha des panneaux de direction pour en déchiffrer les indications. A droite, « Cave ». A gauche, « Cellules ». Aucunes des perspectives envisagées n'étaient présentes, mais ayant un minimum de culture et de jugeote, elle se douta bien qu'il n'y avait pas de sortie à la cave. Son cerveau tournait à plein régime, essayant de se remémorer la topographie des lieux, et ainsi prévoir une fuite possible. Sachant qu'elles avaient traversé une bonne centaine de mètres, depuis qu'elles étaient passées pour la première fois dans les cellules, et s'étaient dirigées vers le laboratoire... Nox calcula rapidement de tête où est-ce qu'elles atterriraient, sachant qu'elles étaient tournées à droite, après la première salle, puis une nouvelle fois à droite, après la pièce ronde, puis à gauche, puisqu'elles arriveraient aux cellules. Donc, si ses résultats étaient bons, ou du moins les avoisinants, elles devraient se retrouver juste en face de la fenêtre panoramique du bureau, qui seraient juste un peu plus haute, de sorte qu'elles montraient des escaliers à gauche pour pouvoir monter jusqu'à lui. De là, elles pourraient atteindre la sortie. Si ses calculs étaient toujours bons, cela signifiait aussi qu'il n'existait qu'une seule et même sortie, à savoir la grande porte, devant laquelle les attendraient le tueur au harpon, le même qui avait exécuté Hevel, quelques vingtaines de minutes auparavant. Cette équation était pleine de « si » ou de « peut-être », mais elle envisagerait en fonctions des prochains évènements la marche à suivre pour vivre, ou bien mourir. Ne lâchant pas le bras de sa camarade, elle l'embarqua avec elle dans le couloir sombre, menant aux cellules. Aucunes paroles n'avaient été échangées, depuis qu'Angelis avait exposé son plan, et ce silence pesant ne faisait que renforcer leur nervosité déjà palpable. Elles arrivèrent enfin au niveau des cellules, mais personne ne se profilait à l'horizon. L'homme à la blouse blanche aurait-t-il menti ?
« C'est moi que vous cherchez ? »
Sa camarade aux yeux verts réagit plus vite qu'elle, et la poussa avec violence pour la dégager du passage. Nox vit une longue chaine argentée sortir du couloir et s'enrouler autour du cou de celle qui venait de lui éviter le même sort.
« Zut, je n'en ai eu qu'une. »
La voix venant du passage sombre était aigre, nasillarde, et il venait de prononcer ces paroles comme s'il venait de se rendre compte qu'il n'y avait pas de sucre dans son café ou que sa chemise préférée était encore au linge sale. Sa proie prit la chaise de ses deux mains, et ses phalanges blanchirent et elle tira de toutes ses forces. Elle recula, ramenant ainsi le tueur au niveau des cellules.
« HEY ! Ma biche, faudrait se calmer un peu des fois, alors maintenant tu vas être gentille et te tenir tranquille ! »
Cela ne fit qu'attiser les forces de celle-ci, et une explosion de haine pure brûla dans son regard. Nox s'était relevée, et observa la scène de ses grands yeux ébahis. Enfin, le bourreau apparu. C'était un homme grand et fin, et au visage laid et long. Sa peau était tellement pale et la lumière tellement bleue, fournie par les diodes au sol, qu'on aurait pu le prendre pour un batracien. Ses cheveux noirs et gras retombaient par des mèches inégales sur ses épaules, mais bizarrement, les cheveux de l'arrière étaient plus courts. Ses membres pouvaient être apparentés à des allumettes, tellement ils étaient squelettiques, en plus d'êtres d'une longueur anormale. Réflexion faite, il ressemblait plus à une mante-religieuse qu'à un crapaud. Il lança un regard haineux à la fille prise dans ses chaines, comme s'il lui reprochait de l'avoir dévoilé à la lumière. Si c'était bien le cas, il n'avait pas tort. Il feinta, et lâcha du lest sur son arme, ce qui fit perdre l’équilibre à son adversaire, prise dans son élan. Profitant de cette occasion, il se précipita sur elle, dans l’intention plus probable de la tuer. Réaffirmant sa prise, elle tira encore plus fort et l’homme lui aussi bascula en avant. Mangeant les derniers mètres les séparant, elle lui décrocha un magnifique coup de poing dans la mâchoire, si violent qu’on aurait pu croire que sa tête allait se détacher de son tronc. Il s’essuya la bouche, humilié, et se jeta de nouveau sur sa cible mais plus vigilent cette fois ci. Il lui assena un coup dans le ventre, ce qui eut pour effet de lui couper la respiration. Profitant de l’ouverture, il plaça ses longs doigts autour de son cou découvert, et serra encore plus fort que la chaîne déjà présente et qui l’étranglait. Se faisant violence, elle récupéra ses esprits tant bien que mal et se débattit comme une diablesse et son agresseur recula. La jeune fille passa la chaîne tendue autour du cou de l’homme et tira de toutes ses forces. Une grimace se forma sur son visage déjà laid, tordu par la douleur. Elle le retourna, ils étaient maintenant dos à la rambarde les séparant du vide. Nox contempla les deux personnages, ne sachant que faire. La jeune fille ayant le tueur à sa merci eu un pale sourire, et donna un ample coup de pied dans la balustrade, qui chuta. Elle recula d’un pas, et comprenant ses intentions, l’homme commença à se débattre comme un animal fou. Elle tira plus fort encore sur la chaîne, l’étouffant et lui coupant toute fuite. Nox se précipita vers elle, tentant de l’empêcher dans son action folle. La jeune fille bascula en arrière, emportant avec elle son bourreau, attaché à elle. Les yeux humides de larmes, et un sourire tremblant sur le visage, elle lui dit une dernière chose, avant qu’elle ne soit happée par les ténèbres.
- « Merci, l’Oiseau. »
Et son corps fut emporté dans les méandres du noir.
Nox entendit les bruits des corps chuter, quelques cinquantaines de mètres plus bas. Sa camarade. Sa dernière camarade, était morte. Elle se retrouvait seule, à présent. Elle fixa le vide, dont elle n’apercevait même pas le fond. Juste cette certitude de ne pas en réchapper. Elle se retourna, et contempla le couloir sombre devant elle, menant à la salle ronde et à la cave. Elle jeta aussi un coup d’œil vers les escaliers, quelques dizaines de mètres plus loin, la menant à la sortie. Elle était lasse, de tout cela. Cette comédie. Non, sincèrement. Dites-moi que ce n’est qu’une blague. C’était si minable. Tenter de s’en sortir. Encore plus que celle des tueurs, ceux qui avant la fin du monde voulaient goûter une dernière fois le sang. Ces types-là, ils étaient réellement une belle brochette de dégénérés n’ayant rien dans la cervelle. Mais on pouvait les comprendre non ? Eux aussi. Devaient être désespérés. Elle se retourna, ignorant les escaliers et son salut. Empruntant le couloir, elle devina où devait se planquer leur agresseur précédent, pour avoir apparu dans leurs dos. Pas con, le malade, il s’était caché dans les escaliers de la cave, attendant qu’elles prennent le chemin des cellules. C’était tellement, tellement prévisible. Descendant les marches une à une, elle arriva dans une salle froide, et empestant la brique et la mousse. De l’eau montait au niveau des chevilles, sûrement les canalisations qui s’étaient rompues. Dans quelques heures, tout le bâtiment serait inondé, emportant avec elle le sang, la sueur et les larmes. Contrairement aux autres parties du bunker, la cave ne possédait pas les diodes de secours, au sol, indiquant la marche à suivre en cas de coupure de courant, sûrement déjà disjonctées par la masse liquide. Une secousse ébranla le dispositif carcéral, l’heure était proche. Dos aux escaliers, c’est à ce moment qu’elle entendit le bruit sinistre.
Chriiiiiiiiiiiiiiiiiiisssssssssh.
Un sourire illumina son visage, et des larmes dégoulinèrent sur ses joues, faisant couler son maquillage noir. Elle était enfin venue la faucher, la mort bénie, la cueillie comme on arracherait une fraise des bois de sa plante. Alors que toutes étaient mortes avant elle, espérant peut être vivre. Ironie du sort, elle se retrouve la dernière. Nox avait pourtant réalisé à quel point essayer de s’en sortir était futile. Elle en avait eu la confirmation aux paroles de l’homme en blouse blanche, bizarrement, elle savait qu’il ne mentait pas. Et maintenant. C’était son tour. Elle l’entendait parfaitement, le crissement du métal contre le mur, celui de l’énorme hache qu’avait l’homme entre les mains. Elle ne le verrait jamais, ce charmant garçon. Et elle s’en fichait un peu à vrai dire. Le visage de notre propre mort ne nous importe plus réellement, lorsque notre heure est venue. De lourds pas se firent entendre dans l’escalier, lui donnant comme seul indice la corpulence de la personne. Il devait être costaud, pour porter une arme pareille. Car elle se doutait aussi que ce n’était pas qu’une simple hache de jardin, celle pour couper un peu de bois sec. Elle entendait maintenant la démarche de l’homme atteindre l’eau, provoquant des remous sur l’étendue limpide, et parvenant jusqu’à ses chevilles. Mais elle se sentait étrangement calme, sereine. Apaisée. Elle ouvrit les bras, comme sur la croix du Christ, comme voulant enlacer sa mort de plus près encore. Nox entendait avec netteté le souffle saccadé du grand type, à quelques mètres de lui. Il avait une respiration puissante, comme celle d’un bœuf au travail. Elle sentie son hésitation, pas qu’il avait des scrupules, non, mais une cible qui l’attend à bras ouverts et de dos, cela ne devait jamais lui être arrivé. Qu’importe, il empoigna son arme à deux mains, et fébrile, leva son instrument. Levant la tête vers le plafond, elle soupira d’allégresse.
La hache s’abattit sur son cou, tranchant celui-ci d’une force peu commune. Sa tête valsa sur le mur, et ses genoux touchèrent le sol, avant que ne bascule le reste de son tronc sur les briques humides. Le sang se mêla au liquide translucide, créant ainsi une mare de sang.
Il y avait toujours cet effrayant sourire, fiché sur ses lèvres, que même la mort n’avait su effacé.
Le ciel n’avait pas changé de couleur, il était toujours de ce rouge macabre, enveloppant le monde de ses ailes de noir et de sang. Le bunker s’était effondré, à présent, et plus aucunes âmes n’avaient survécu. Les tueurs qui connaissaient leur destin n’avaient pas cherché à fuir, malgré la bassesse de leur âme. Le corbeau poussa un long soupir tranquille, alors qu’il était perché sur les ruines en quête qu’un quelconque cadavre. Dépité, il fixa avec regrets les pierres renforcées qui avaient enseveli les cadavres, à l’abri de faim des charognards. Les corps carbonisés des élèves, près de l’établissement scolaire ne représentaient pas un réel repas, toute la chair avait brûlé et les graisses tant qu’à elles avaient fondues. Il restait bien quelques accidentés, sur l’autoroute, dont le soulèvement du béton avaient écrasé les pauvres conducteurs et leurs passagers, mais les extirper des voitures et ne pas avaler des bouts de verre provenant des parts brises défoncés n’était pas chose aisée. L’oiseau s’envola, et décida de chercher son bonheur ailleurs. Il n’y avait plus rien d’intéressant en ces lieux.
Et laissant les hommes à leur monceau de bêtises, il s’envola vers de nouveaux horizons.
Dernière édition par Requiem du Stradivarius. le Ven 27 Mai 2011 - 21:30, édité 2 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Ven 27 Mai 2011 - 20:42 | |
| J'attend pour poster mon texte les réponses aux questions que j'ai envoyé à Pink Wolf --' |
| | | Lait de Pavot Noteuse Banana | JE COLLECTIONNE DES CANARDS VIVANTS 8D
Messages : 4771 Points. : 0 Date d'inscription : 26/01/2010 Age : 27 Localisation : Quelque part. Ou ailleurs. Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photoshop CS5 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Ven 27 Mai 2011 - 23:54 | |
| C'est génial, Fly ** j'envisageais de peut-être écrire un truc, mais à côté de ça, ça serait encore plus minable. |
| | | Blue Owl Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
Messages : 154 Points. : 150 Date d'inscription : 15/12/2010 Age : 27 Localisation : e_e Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Tophiltre & CS4 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Dim 29 Mai 2011 - 21:26 | |
| ... J'ai mon texte ... Mais il est allemand ... Donc je suppose que Je vais devoir reprendre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Dim 29 Mai 2011 - 22:19 | |
| - Nuage Erysiphèle a écrit:
- ... J'ai mon texte ... Mais il est allemand ... Donc je suppose que Je vais devoir reprendre.
En effet, cela sera plus facile quand à la compréhension .
|
| | |
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 12:04 | |
| Wahou ! *-* Superbe texte ! =) Bonne chance pour les autres candidats xDDD |
| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
Messages : 3225 Points. : 123 Date d'inscription : 20/01/2010 Age : 27 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photofiltre • Photoshop Element 6.0 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 14:24 | |
| Fly, c'est vachement bien écrit. Certes y a quelques fautes d'ortographe et quelques incohérences, mais elles sont très peu nombreuses comparés à tous les mots employés. Le seul reproche véritable que j'ai à faire, c'est que l'histoire est quelque peu "banale". Bravo :D
Bon ben ... c'est bien beau de critiquer, mais est ce que le texte que je vais sortir sera au moins 1/3 aussi bien que le tien ? --' |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 15:38 | |
| Je ne ferai pas aussi long que Fly, mais j'ai quelques idées. Je tente ma chance aussi. Je commence dès aujourd'hui et je tenterai de poster d'ici quelques jours. |
| | |
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 17:13 | |
| - Enjôleuse Litanie a écrit:
- Fly, c'est vachement bien écrit. Certes y a quelques fautes d'ortographe et quelques incohérences, mais elles sont très peu nombreuses comparés à tous les mots employés.
Le seul reproche véritable que j'ai à faire, c'est que l'histoire est quelque peu "banale". Banale ? Personnellement, c'est la première fois que je lis quelque chose de ce genre. L'idée des sept péchés capitaux est très bonne, et même si c'est quelque chose de vu et revu, ce que Fly en a fait pour coller avec le thème de l'apocalypse est franchement bien. Et je peux t'assurer qu'elle a bien cherché avant de prendre ce sujet. Alors non, c'est pas banal.
Par contre, pour les fautes j'dis pas. J'l'ai engueulée plusieurs fois pour qu'elle corrige, mais rien à faire. èé
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| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
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| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 17:29 | |
| - Élégance du Corbeau a écrit:
- Enjôleuse Litanie a écrit:
- Fly, c'est vachement bien écrit. Certes y a quelques fautes d'ortographe et quelques incohérences, mais elles sont très peu nombreuses comparés à tous les mots employés.
Le seul reproche véritable que j'ai à faire, c'est que l'histoire est quelque peu "banale". Banale ? Personnellement, c'est la première fois que je lis quelque chose de ce genre. L'idée des sept péchés capitaux est très bonne, et même si c'est quelque chose de vu et revu, ce que Fly en a fait pour coller avec le thème de l'apocalypse est franchement bien. Et je peux t'assurer qu'elle a bien cherché avant de prendre ce sujet. Alors non, c'est pas banal.
Par contre, pour les fautes j'dis pas. J'l'ai engueulée plusieurs fois pour qu'elle corrige, mais rien à faire. èé
Je n'avais pas vu ce côté là des choses, c'est vrai. Dans ce cas, je retire :) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 19:37 | |
| Je suis ouvertes aux critiques, du moment qu'elles soient un tantinet constructives, dire que c'est 'banal' ne m'aidera pas plus que cela . Merci de construire un minimum vos arguments \o/.
Je rappelle tout de même que vous avez environ mi-juin pour poster vos textes, je vous encourage donc vivement à les poster le plus rapidement possible. |
| | | Blue Owl Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
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| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 19:40 | |
| Oui xD Les fautes xD Aucun Bruit avec des S .... xD
Juste une question ,J'ai jusqu'à quand pour finir mon tetxe ? Parce que Je peut faire que 30 min d'ordi par jour, car je suis a l’hôpital , J'ai eu un cancer du sang , ( Un petit mais bon quand même) et la en ce moment j'ai une Pneumonie , et comme je pense vous le savais, il me faut des globules rouges pour la soigner, et après le cancer ... Et je suis déjà à 14 Pages sur Word avec mon texte ... Donc bon ... |
| | | Lait de Pavot Noteuse Banana | JE COLLECTIONNE DES CANARDS VIVANTS 8D
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| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 19:45 | |
| Fly, juste comme ça, j'ai pas trop vu les rapports précis entre les titres des chapitres et ce qu'il y avait dedans... ? Ah, et aussi ; ils ont trouvé leurs armes où ? Si c'est censé être une prison haute sécurité, curieux qu'ils aient eu des haches sous la main... |
| | |
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 19:51 | |
| - Nuage d'Agrumes a écrit:
- Fly, juste comme ça, j'ai pas trop vu les rapports précis entre les titres des chapitres et ce qu'il y avait dedans... ?
Ben... C'est évident. Enfin moi, en tout cas je l'ai compris. Il n'y a qu'à observer le caractère des différents personnages, qui est censé correspondre au titre du chapitre dans lequel il meurt.
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| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
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| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 20:08 | |
| la Jalousie est évidente. La luxure aussi. L'orgeuil, je pense que c'est parce que les filles ont cru pouvoir s'en sortir malgré la préconisation de l'homme. La colère est également facile à comprendre. J'ai plus de mal avec l'avarice par contre ... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 21:09 | |
| - Espiègle Obscurité a écrit:
Nous vous laisserons un peu plus d’un mois pour poster vos textes en entier à la suite de ce sujet, évitez de le polluer avec des messages inutiles donc x).
|
| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
Messages : 3225 Points. : 123 Date d'inscription : 20/01/2010 Age : 27 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photofiltre • Photoshop Element 6.0 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 31 Mai 2011 - 21:28 | |
| Ben, si les messages commentent le texte d'un autre, je trouve ça un peu utile non ? -avis personnel-
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mer 1 Juin 2011 - 13:17 | |
| J'avais une idée mais je bloque là donc je pense que je ne le ferai pas --' |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mer 1 Juin 2011 - 18:08 | |
| Concernant le thème, ça veut dire qu'on doit se concentrer plus sur les conséquences de la destruction, pas la destruction en elle-même ? :) |
| | | Mister Coco. # Administrateur Coco ; Careful, i'm a ninja.
Messages : 5696 Points. : 4433 Date d'inscription : 21/04/2010 Age : 27 Localisation : Nul part, NINJA. Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Toshop CS5 ♥ Relations : Points: (0/1000)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Dim 5 Juin 2011 - 13:30 | |
| Post = Après Donc oui il faut se concentrer plus sur l'après destruction (: |
| | | Efiàltis Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
Messages : 1102 Points. : 86 Date d'inscription : 04/05/2011 Age : 27 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Gimp 2.6 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 7 Juin 2011 - 16:53 | |
| Voilà mon texte, mais il ne vaut pas celui de Fly : - Spoiler:
.: Chaos, destruction & apocalypse extérieurs. :. Il était une fois... Une sorcière captive dans une forêt. Dans un monde qui aurait pu être le notre. Une sorcière dont le seul but était la destruction la plus totale. Elle se métamorphosait en brouillard pour servir le mal. Mais lorsque tout est mort, que reste t-il ? Un violent coup de tonnerre éclata. Un bref flash lumineux éclaira les arbres, suivi d'un grondement sourd. Le corbeau se posa sur une branche d'un sapin. Le frêle rameau vacilla sous son poids. La pluie tombait avec fracas, et l'orage tonnait au loin. Les nuages noirs filaient dans le firmament fuligineux, véloces coursiers porteurs de sombres nouvelles. Une bête remua les buissons, et deux yeux brillant de peur apparurent. Un croasement lugubre retentit. L'animal sortit des fougères. C'état un grand renard, à la queue rousse en panache qui traînait sur le sol boueux. Le museau barbouillé de sang, ses yeux fouillaient la clairière avec angoisse. Nouveau croassement, plus fort cette fois. Le renard leva la tête et son regard croisa celui du rapace. Il détourna bien vite les yeux, et il s'enfuit la queue entre les pattes. Le corbeau secoua ses ailes de jais, et s'envola dans un grand vacarme. Ses rémiges percées n'offraient aucune prise au vent, et laisaient échapper un léger sifflement. Un stridulement très peu mélodieux, apparement très pratique pour alerter les proies. Le corbeau avait faim. Mais de toutes manières, il n'y avait aucune proie. Il lui semblait être le seul survivant du chaos qui se déchaînait. Il avisa un nouvel arbre. Ses longs bras dénudés s'élevaient vers le ciel fuligineux, comme s'ils voulaient lacérer de leurs doigts la brume qui l'entourait. Il posa ses serres sur une branche. Elle se rompit net. Il chuta au sol, et ne se releva plus. La brume s'évapora, chuintant d'un son qui pouvait ressembler à un rire, laissant derrière elle un rapace noir, flottant dans une marre de sang. Elle filait plus vite que les nuages, vers un point précis, guettant tous signes de vie. Elle en trouva un. Un bipède. Accroupi près d'une voiture, glapissant des cris effrayés à une boite noire qu'il tenait près de son oreille. Elle l'entoura, et il tomba. Le bitume noir se teinta de sang. Elle poursuivit sa route. Mais des vivants, en restait-il ? Elle tuait tous ceux qu'elle croisait, faisant le tour de la forêt et de ses abords autant de fois qu'elle le pouvait. Elle ne pouvait pas aller plus loin. Ses frontières s'arêtaient à la route. Elle ne pouvait plus avancer. Là-bas, par delà les ténèbres, un autre univers basculait. Là-bas, des êtres vivaient. Ce seul mot la faisait souffrir. La seule pensée que l'on puisse vivre la rendait malade. Elle voulait mourir. Mais elle ne le pouvait pas. Elle était immortelle. Alors, elle se contentait de voir les autres mourir. Plus un être ne vivait dans cette forêt maudite. Mais ce n'était pas assez. Aux végétaux, à présent. Alors, les arbres moururent, et... .: Chaos, destruction & apocalypse intérieurs. :. Un rire. Aux éclats mélodieux. Un rire qui ne signifiait qu'une chose : je te retrouverai. Je me réveillai. L'aubre se levait. Déjà le ciel encore foncé se teintait d'un blanc aux reflets nacrés. Un oiseau chantait. L'herbe était douce sous moi, mais je me sentais comme tétanisée par le froid et la peur. J'avais rêvé. D'un conte de fées. Où une sorcière détruisait tout. Où le chaos et l'apocalypse régnaient. Pourtant, tout était calme. J'allais me lever. Tout allait bien. Le monde était beau. Les animaux vivaient. Non, ce qui n'allait pas n'était pas ici. Dehors. La destruction était là. Dans mon esprit. Pourquoi resté-je ? Pourquoi supporté-je tous les jours un peu plus cette folie qui me gagnait ? Que me restait-il ? Rien. Ou plutôt, rien de matériel. Que des souvenirs. Des fantômes, des spectres aux visages effacés par la brume du temps. Pourquoi étaient-il partis ? Je marchai vers une flaque d'eau. Un reflet. Etait-ce moi ? Un vidage parfait. Une fourrure blanche lustrée, parsemée de tâches rousses claires. Des yeux verts émeraude qui brillaient malicieusement, un museau surmonté de fines moustaches blanches. Des petits oreilles pointues, un corps taillés pour la guerre, des petites pattes avec d'impressionnantes griffes. Faites pour tuer, pour lacérer la chair. Oui, c'était bien moi. Et j'aurais tout donné pour être borgne, boitteuse, un chat au pelage pelé et aux oreilles écorchées. Et à l'esprit sain. Pourtant je m'en rendais compte. Et j'étais là, parfaite de l'extérieur. Et si dangeureuse de l'intérieur. C'était mon esprit qui était ravagé. Détruit. Irrémédiablement. Le jour, tout allait bien. Et puis la nuit... Je ne devais pas y penser. Plus y penser. J'aurais mille fois mieux fait de mourir lors d'une bataille plutôt que de vivre à la place d'un autre. Et de causer la mort de tous ceux qui se mettaient en travers de mon chemin. Je me levai. Je chaissai la moitié de jour, puis je passai l'autre à me morfondre en examinant d'un oeil inquiet le jour qui déclinait, à la même mesure que ma raison. Ca y est. Il fait sombre. Dors, dors dors ! Lève-toi. L'ordre est clair. Qui me l'assème ? Mon esprit ? Toujours est-il que j'obéis. Et là, mes pattes ne m'obéissent plus. Je cours, je cours. Je revois la scène. Cette nuit maudite où tout à commencé. S' il n'était pas venu. S' il m'aurait ignoré. Je ne l' aurais pas tué. Et tout serait comme avnat. Mais c'est trop tard. Je voudrais m'obliger à m'obéir, mais mon esprit est scindé en deux. Et la folie prend le dessus. J'entre dans le camp. Si semblable à avant... J'entre dans la pouponnière. Je crois revoir son visage. Il me dit : entre, tue-les. Il veut que je meure, que je souffre comme je l'ai fait souffrir. Non, il ne veut pas ma mort, il sait qu'elle me délivrerait de tout, il veut juste m'infliger au centuple ce que je lui ai fait... Malgré moi, je déchiquète les corps endormis, les pattes couvertes de sang... Un guerrier entre... Je ne veux plus vivre ! Je veux vaincre l'esprit qui me contrôle, je veux cesser de semer le chaos, je mourir ! - Tue moi ! Et comme répondant à ma supplication, une patte s'enfonce dans mon ventre, et des crocs se referment sur ma nuque... .: Après... :. Je crois entendre une musique... Je flotte dans les étoiles. Chaos. Je vois un fantome... Un chat blanc, aux contours effacés. Un murmure... merci... Je marche sur le fil tendu entre deux mondes. Derrière, la vie. En dessous... la destruction. Des mers, des montagnes, des corps sans vie, sans dessus dessous. L'apocalypse... Ou l'apothéose ? Et devant...
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| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
Messages : 3225 Points. : 123 Date d'inscription : 20/01/2010 Age : 27 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photofiltre • Photoshop Element 6.0 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mar 7 Juin 2011 - 19:32 | |
| Il nous reste beaucoup de temps ? *prie pour que ce soit le cas* |
| | | Ame du Tardis Un jour... J'irais à New York avec toi ! ♪ - Wolfy.
Messages : 4461 Points. : 5000 Date d'inscription : 22/11/2009 Age : 28 Localisation : Music World ♪ Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photoshop CS3, E-anim, Photofiltre Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mer 8 Juin 2011 - 9:12 | |
| Je dirais jusqu'au 26 Juin, ça vous laisse encore pas mal de temps ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. Mer 8 Juin 2011 - 13:32 | |
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| Sujet: Re: ÉLECTIONS DES CHEF - LIEUTENANT - GUÉRISSEUR DU CLAN DE L'ENCRE. | |
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