MAJUSCULE SELBY - Ministre du département des choses étranges et indéfinissables.
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| Sujet: Magic Valentine Mer 4 Avr 2012 - 21:24 | |
| 01/11/2124 Un regard par la fenêtre. Gris, noir, blanc. Les couleurs dominantes de Terracity. Sans compter toutes les teintes délavées des pubs recouvrant les immeubles. La couleur du ciel ? Vous parlez du ciel artificiel ? Et bien, si on arrive à voir derrière les papiers qui l'encombre, je dirais, bleu pétant, du genre Tic Tac menthe forte. Du béton partout dans cette ville de rêve, car c'est comme ça qu'ils l'appellent. Qui ils ? Le gouvernement, les grands méchants de tout les films et livres. Faut pas leur en vouloir, ils font leur boulot. Par contre, si y a bien un truc qu'ils pourraient changer, c'est leurs "espaces fleuris". Fleuris ? C'est à dire que un arbre au milieu d'un champ de béton, ça fait pas très fleuri. Enfin bref. Enfermé dans une salle de classe. 11h45. La sonnerie de fin des cours retentit, annonçant la ruée vers le réfectoire d'une centaine d'élèves aussi vivant que des zombies. Je m'éloigne du groupe pour me diriger vers la sortie du lycée. J'attend que le feu passe au rouge pour traverser la rue, un sourire sur les lèvres quand j'aperçoit celle qui m'attend de l'autre côté. En robe, défiant le froid, ses cheveux roux flottant dans la brise artificielle, belle comme toujours. J'en fait trop ? Venez donc vérifier par vous même. -Tu as pris ce que je t'ai demandé ? -Oui, t'inquiète pas. Je lui montre le contenu de mon sac. Derrière les affaires de cours, un pique-nique. -Tu m'expliquera où on va quand t'aura le temps ? -Tu verra. Toujours autant causante, j'aime. Et voilà qu'elle part déjà. Je la suis sans trop poser de questions, ce qui ne servirait pas à grand chose de toute façon, elle me répond une fois sur quatre. Nous passons devant la mairie, enfin, un vieux bâtiment d'à peine deux étage, d'une couleur rose tellement affreuse qu'on pourrait se demander ce qu'elle fait là, avec le drapeau de notre fédération accroché maladroitement à la rambarde de la fenêtre du premier étage. Bâtiment suivant, l'hôpital. On entend des sirènes, les cris d'une fillette. On passe devant le cimetière, rien à signaler, les morts n'ont pas bougé. Nous arrivons à la périphérie de la ville, un mur de métal montant vers le ciel, prenant alors une teinte bleutée. Un sas de sortie. Je panique. -Tu veux aller dehors ? Tu es devenu folle ou quoi ?! Depuis qu'on est né, les gens nous disent que dehors, c'est le mal. Personne n'est jamais sortit depuis plus d'un siècle à ce qu'il parait. On connait que l'intérieur de Terracity, et les quelques millier voyages virtuels proposés par l'ONDP. Organisation Nationale de Détente Populaire. Me demandez pas pourquoi ils ont choisit un nom pareil, j'en sais rien. Les pays de vos rêves, et plus encore ! Et il en sont fiers de leurs voyages. Pour en revenir à ce "dehors" que nous craignons tant, pourquoi donc ? Il y a plus d'un siècle, il y aurai eu des expérimentations sur des être humains. Des mutants à ce qu'on dit, cannibales, échappés de leur prison. On en sait pas beaucoup, secret défense. Juste assez pour dire qu'il n'était pas prudent de se promener seul dans la forêt, même en plein jour. Les créatures lâchées dans la nature, on sait pas trop si c'était contagieux, mais certains animaux on montrés des signes d'agressivité. Il parait même que les arbres sont devenu fous ! C'est pas ça qui me fait peur. C'est trop gros pour être la vérité, même si ça l'est en partie. Les mensonges du gouvernement, cette formelle interdiction de sortir, c'est pas pour nous protéger, c'est pour protéger quelque chose. Et ça, ça me fait flipper. Valentine glisse un pass dans une fente, à côté du sas. Trop choqué par la situation, la provenance de cet objet m'importe peu. -N'ais pas peur, je suis déjà sortie, je vais te montrer. Trop étonné pour m'indigner, j'entre dans le sas avec elle. La porte se referme, une autre s'ouvre. Un rayon de lumière inonde le sas. Une lumière comme je n'en avait jamais vue auparavant. Tellement..jaune, vraie. Le Soleil. On l'avait vu que dans les vieux films, avant tout ça, avant le confinement de la population dans des villes bulles, totalement autonomes, sans aucuns échanges avec l'extérieur. Comment décrire ce qui se passe ensuite. Nous marchons pendant ce qui me semble des heures, peut-être des jours, peut-être seulement quelques minutes, secondes. Le temps semblent insignifiant. Il n'existe plus. Plus aucunes horloges pour le matérialiser. Nous marchons dans ce qui semble être une forêt, d'après ce que j'en sais. Je crois entendre des oiseaux. Ces bruits tellement inhabituels à mes oreilles, ils sont comme rêvés. Tout me parait faux. Tout me parait vrai. Un bruit d'eau qui s'écoule, rebondissant de pierre en pierre. Valentine s'arrête, je l'imite. Nous nous installons et mangeons, en silence. Qu'est-ce que le silence ? Absence totale de bruit, n'existe pas. Comment mettre de côté le chant de l'eau, les murmures du vent, et tout les bruissements d'herbes, de feuilles, d'animaux. Un environnement si riche, si vivant. Inconcevable. Où sont les démons ? Quelle est cette chose de laquelle on nous protège depuis notre naissance ? Serai-ce.. -La Vie ?
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