Il se baladait, d’avenue en avenue, observant chaque détail de cette ville. Un parfum de rose et de vanille était omniprésent, ainsi qu’une douce musique, provenant d’on ne sait où. Le soleil réchauffait l’air, effaçant les dernières traces de rosée dans l’herbe. Les nuages blancs se déplaçaient dans le ciel bleu clair. L’air était tiède, seule une légère brise soufflait, rafraichissant son visage.

La ville était construite entre deux montagnes, une vallée vaste et dégagée. Les habitants, ne voulant pas détruire ce lieu, ont choisi de s’adapter à lui. Chaque route, chaque maison, chaque bâtiment était conçu à un emplacement précis. Une réalisation impressionnante pour un si petit peuple. Une rivière traversait l’intégralité de la ville, probablement alimentée par une nappe phréatique. Cette rivière venait se jeter dans un énorme bassin, au dessus duquel trônait une imposante cascade.

Arrivé devant les habitations, il s’attarda sur leur architecture. Les maisons se ressemblaient toutes, sans pour autant être identiques. Toutes de blanc laqué, elles étaient de forme arrondie sans symétrie apparente. Chacune avaient un détail particulier qui la distinguait des autres, une poignée de porte, une couleur de fenêtre, une forme de cheminée… Leur seul réel point commun était les boites aux lettres. Elles se trouvaient taillées à l’intérieur de petits arbres, à même l’écorce. Entrant dans à l’intérieur de la maison, on pouvait distinguer une couleur principale dans chaque pièce. Dans celle-ci, les chambres étaient tapissées de beige avec quelques touches de mauve. Le salon se trouvait entre un jaune ambre et un vert émeraude. La salle de bain était rose bonbon avec des reflets d’argent, ce qui illuminait fortement la pièce. La cuisine faisait contraster le bleu ardoise des murs avec le gris pâle des meubles. Bien que cela puisse paraître choquant, ces unions de couleurs s’accordaient parfaitement. Une fois sorti de la maison, il se dirigea vers ce que l’on pouvait appeler le centre ville. Il s’aperçut rapidement que tous les commerces étaient égaux, une simple boulangerie avait exactement la même superficie qu’un garage de bonne qualité. Au centre se trouvait un supermarché. Il était énorme, milles et une odeur lui parvinrent d’un coup. Ce bâtiment seul reflétait parfaitement l’abondance des richesses de la cité.

Arpentant un peu plus la ville, il s’aperçut que les animaux vivaient en liberté. Un lama et deux biches se trouvaient au milieu d’une foule, rassemblée autour de la fontaine centrale. Personne n’avait l’air perturbé par leur présence, c’était une banalité pour ce peuple si original. S’intéressant un peu plus à la fontaine, il fut surpris de découvrir des poissons nageant à sa surface. L’intérieur du bassin était tapissé de milieu de pierres précieuses, reflétant les rayons du soleil. Rubis, saphirs, topazes, améthystes, cristals, diamants et autres pierres précieuses créaient un arc en ciel de couleurs et de lumières.

Contournant la fontaine, il s’intéressât un peu plus aux habitants. Observant le passant, tous étaient occupés à effectuer leurs taches du quotidien. Ils affichaient une expression sereine et détendue. De ce qu’il avait apprit, il savait que leur organisation était différente. Ils étaient formés dès leur plus jeune enfance à assurer tous les postes. En effet, chaque jour, à la même heure, ils échangeaient leurs rôles. Le médecin devenait pompier, le boulanger instituteur et ainsi de suite. Grâce à cette organisation, tous étaient sur le même pied d’égalité. Les conflits d’argent ne faisaient pas parti de leur vie. Il éprouvait une profonde admiration pour leur société. Chaque code, chaque principe, chaque loi était pensée pour leur rendre la vie des plus agréable. Rien ne les entravait, leur liberté était totale. Il hésitait à utiliser la notion de perfection pour les décrire. Si le mot parfait devait être employé, ce serait sans aucun doute pour les qualifier. Mais rien n’est parfait. Surtout pas l’homme.