| | Votes : La Guerre des Artistes | |
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| Auteur | Message |
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Mister Coco. # Administrateur Coco ; Careful, i'm a ninja.
Messages : 5696 Points. : 4433 Date d'inscription : 21/04/2010 Age : 26 Localisation : Nul part, NINJA. Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Toshop CS5 ♥ Relations : Points: (0/1000)
| Sujet: Votes : La Guerre des Artistes Dim 4 Sep 2011 - 17:48 | |
| WAtiens, WAtiennes ! Après 3 mois passés à taper sur votre clavier et une dizane d'entorse. Après 3 mois passés à parcourir le globe pour rechercher le meilleur paysage. Après 3 mois passés à user tous les crayons à papier de votre maison. Le jour est enfin venu de découvrir ces magnifiques oeuvres 8D Alors, Equipe n°1 : Coco - Caramel & Iris - Spoiler:
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Dans cette poche, il pensait être en sécurité. Qui de mieux que sa propre mère pour lui assurer tout ce dont il avait besoin pour bien grandir ? Protection, amour… Il était petit, et ne se doutait pas des dangers alentours. Plusieurs fois il s’éloigna un peu trop de sa mère, de son clan, pour partir à l’aventure. Il n’avait pas conscience de ce qui l’attendait une fois dehors, une fois libre. Sa mère, elle, en avait pleinement conscience. Outre les chiens et les dingos qui les menaçaient régulièrement, il y avait les hommes. Probablement la pire créature du monde, la plus dangereuse et la plus cruelle. Le seul être humain capable de tuer un autre être humain par pour sa survie, par pour se nourrir, mais juste par plaisir. Pour avoir un trophée. Pour pouvoir s’habiller de façon luxueuse, avec des peaux d’animaux et de la fourrure. Sa mère avait bien essayé de lui expliquer tout ça, mais il ne comprenait pas. Comment pouvait-on tuer sans en avoir réellement besoin ? Il avait donc continué de vagabonder tranquillement, d’échapper à la vigilance de sa mère sans s’inquiéter le moins du monde. Il pensait vraiment qu’il ne pouvait pas être plus en sécurité qu’auprès de sa génitrice. Pourtant il se trompait. Il ne vit pas venir les braconniers, parce qu’il dormait. Mais elle les vit, et elle refusa de les laisser faire, de les laisser emmener son enfant. Alors elle résista, elle le cacha, pour qu’il puisse avoir une chance de vivre une vraie vie, longue et heureuse. Elle se sacrifia pour lui, elle lui donna sa vie. Il était assez grand pour avoir une chance de survivre seul. Au fil des jours, il comprit qu’il ne la reverrait plus jamais, qu’elle s’était sacrifiée pour lui. Il se sentait coupable, coupable de ne jamais avoir voulu l’écouter, coupable d’être un jour venu au monde. Il aurait tellement voulu se laisser aller, pour aller la rejoindre. Mais il ne le pouvait pas, ça aurait été gâché cette chance qu’elle avait essayé de lui donner. Ce sacrifice ne fut pas vain, parce qu’il réussit à survivre, à grandir, et à fonder lui-même une famille. Et aujourd’hui, il ne loupe jamais une occasion pour raconter à tous son histoire, l’histoire de son enfance, et pour décrire sa mère, comme le plus courageux des animaux qu’il n’est jamais rencontré…
Equipe n°2 : Banana - Selby & Spooki - Spoiler:
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L’air était frais, humide, et sentait la résine. On entendait au loin les murmures de la ville, mais tout était paisible à proximité, et seul le chant d’un ruisseau osait troubler la silencieuse quiétude qui régnait. Cependant, l’atmosphère avait quelque chose de lourd ; l’orage guettait, comme toujours. La dernière pluie ne datait pas de très longtemps, mais en cette saison hivernale, cela semblait une constante. Ce n’était certes pas le temps idéal pour une promenade. Et, en effet, personne n’avait été tenté par une ballade matinale dans le bois. Il n’était pas pour autant désert, non. Mais celle qui était là n’était pas à proprement parler volontaire. Elle gisait dans un fourré, semblable en tous points à un pantin désarticulé. Elle aurait pu être belle. Très, même. Mais son visage couvert d’ecchymoses, ses lèvres tuméfiées, laissaient entrevoir un passé douloureux. Et l’on ne reste pas avec les personnes comme ça. On a trop peur qu’elles nous implorent de les aider. Ou, pire, qu’elles vous attirent la poisse. Comme si c’était de leur faute. En fait, c’est juste qu’on n’a pas envie de se frotter de trop près à la réalité. Parce que ça fait mal. Cette jeune femme, la réalité, ça se voyait qu’elle se l’était prise en pleine poire.
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Un corbeau s’approche, passant de branche en branche. Est-il attiré par l’odeur du sang ? Par déplacements courts et prudents, regardant de tous côtés, il arrive près du corps. Il voit la poitrine se soulever faiblement… Puis, soudain, la créature bouge un peu. Son mouvement lui tire un gémissement de bête blessée. Le charognard s’éloigne d’un bond, puis s’envole, à la recherche d’une autre proie. Celle-ci est un peu trop vivante pour lui.
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Le monde se résume à la douleur, désormais. Dans ma bouche, le goût du sang. Omniprésent. Chaque muscle, chaque os, chaque… chose qu’il y avait dans mon corps me fait mal. J’ai l’impression qu’on m’a… découpée… enlevé ce qu’il y a dedans… démonté le squelette à la clé à molette… et remis le tout en vrac. Le moindre mouvement est comme un éclair, une douleur encore plus fulgurante que je ne peux que serrer les dents pour ne pas hurler. Hurler aussi fait mal. Du temps passe. Je ne peux pas rester là… J’essaye de bouger le bras. J’ai l’impression que quelqu’un est en train de me l’arracher. Mais je continue. Parce que je Dois bouger. Ou je ne sortirais jamais de cet endroit où je suis. Je croyais avoir atteint le seuil de la douleur maximale. Mais elle continue, toujours plus forte. Millimètre par millimètre, je continue à bouger mon bras. Une vague de feu dévale mon corps, se niche dans mon cœur, m’inonde, m’étouffe. Puis tout redevient noir.
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J’ai moins mal. En fait, je ne sens plus rien. Comme si mon corps entier était fait de coton. Je ne peux pas bouger. Je ne peux rien faire. A peine respirer. Ma poitrine se soulève tant bien que mal, mais j’ai l’impression qu’elle est prise dans une chape de béton, que l’air a de plus en plus de mal à me parvenir à chaque inspiration. Mais je n’ai plus mal. C’est déjà ça. J’essaye de réfléchir un peu. Au bout d’un temps indéfini, peut-être quelques instants, ou alors plusieurs heures, une pensée arrive à se frayer un chemin dans le vide comateux qui règne dans ma tête. Ma situation n’est PAS normale. Je dois faire quelque chose. Mais quoi ? Je suis si fatiguée… Il a du m’arriver quelque chose. Quelque chose de grave. Mais quoi ? Je ne me souviens plus… Je ne me souviens plus de rien. Ni mon nom. Ni qui je suis. Ni d’où je viens. Ni de ce qui s’est passé. De rien ! Je ferme les yeux. Des images fugitives, telles des flashes de lumières, passent derrière mes paupières closes, mais je n’ai pas le temps d’en saisir une seule. Elles disparaissent trop vite. Peu à peu, les sons s’attenuent, et je sombre à nouveau dans un sommeil comateux.
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Tout est noir… non. Une lumière. Là bas. Tout là bas… Loin. Loin. Loin… J’essaye d’avancer. Pourquoi, mais pourquoi, quand on est dans l’obscurité et qu’on voit une lumière, on cherche tout de suite à y aller ? Finalement, l’homme et le papillon de nuit ne sont pas si différents. J’essaye d’avancer, quoi qu’il en soit. Mais je ne peux pas. Tout mon corps est de plomb. Je me contente donc de regarder la lueur, se demandant si elle signifie un espoir. Ou la mort, peut-être. Et peut-être qu’espérer la mort, dans ma situation, est le mieux que je puisse faire. Mais non. Soudain, la lumière devient plus… lumineuse. Son éclat, si lointain un instant auparavant, me fait désormais plisser les yeux. Elle semble se rapprocher. Je sens maintenant sa chaleur venir jusqu’à moi. Ne pouvant pas aller à la lumière, la lumière vient à moi. C’est aussi simple que moi. Guère plus que le temps d’un battement de cœur a passé et la lumière a tout inondé. Ce qui était noir est maintenant blanc et aveuglant. J’en viens presque à regretter l’obscurité. Je me sens flotter sous l’attraction de la source lumineuse. Mon corps est suspendu dans les airs, pendant comme une poupée de chiffon. Mais ne tombant pas. C’est tout à fait curieux. Tout à coup, je me rends compte d’un fait qui, étonnamment, ne m’avait pas particulièrement marqué. Si je peux observer mon corps, c’est que je ne suis plus dedans. Mais où suis-je, alors ? Je baisse les yeux, mais rien. Là où je peux encore sentir mes membres, seul le sol blanc et lumineux est visible. Au point où j’en suis, je crois que plus rien ne pourrait m’atteindre. Je suis un genre de fantôme. Cool alors. J’essaye à nouveau de bouger. Je m’élève dans les airs sans difficulté. Je ne sais pas trop comment je fais. Je le fais, c’est tout. Je me retrouve bientôt à flotter au dessus de moi. Assez bizarre, comme impression. Progressivement, je me mets à tourner. Mon corps, je veux dire. La rotation s’accèlère, et je remarque une sorte de tourbillon d’images floues qui se forme tout autour, tournant elles aussi à toute vitesse. Au début, je contemple, perplexe, la scène. Puis je m’approche un peu, puis de plus en plus, des images. Je ne sais pas pourquoi elles exercent une telle fascination sur moi. Je tends ce qui aurait du être mon bras vers le cercle coloré, et, très violemment, je me sens tirée hors de la lumière.
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Je me trouve dans une chambre d’enfant. La pièce est petite, lumineuse, meublée de façon sommaire, mais chaleureuse. Une petite fille est très occupée à jouer avec une poupée sur le tapis. Je ne sais pas si elle peut me voir, mais elle ne remarque pas ma présence. Un murmure s’insinue dans mon esprit, idée saugrenue qui se mue peu à peu en certitude. Elle, c’est toi. Une vague de souvenirs déferle alors, menaçant de m’emporter. La petite maison, loin de tout, perdue dans la campagne, où j’ai passé mon enfance. Ma grande sœur partie étudier à la ville, que j’aimais tellement et que je voyais si peu souvent. Et, surtout, le doux visage de ma mère. Je sens mes yeux se remplir de larmes à cette évocation, ce qui est tout à fait incongru étant donné que je n’ai plus de corps. Le doux visage de ma mère, squelettique, le teint blafard et la respiration sifflante, agonisant enfin après de longs mois de maladie.
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La scène change sans prévenir. Je quitte la petite fille pour rejoindre l’adolescente. Je la trouve sur la pelouse du lycée, assise par terre, entourant ses genoux de ses bras, le regard perdu dans la contemplation de… quelque chose, dans doute. Ou alors rien. Les autres jeunes, non loin de là, parlent bruyamment, rient aux éclats. Pas un ne lui porte un regard. Le groupe lui tourne le dos. Elle leur jette parfois un coup d’œil, puis sourit. Elle ne les a pas en grande estime. En fait, ce n’est pas vrai. Je n’avais personne en estime. Non pas que je détestais tout le monde. Cela m’était un peu égal, je crois. Je n’étais pas heureuse, à cette époque. Pas foncièrement malheureuse non plus, il me semble. La mort de ma mère avait tué quelque chose en moi aussi. Je passais mes journées ailleurs, dans un monde où la réalité ne m’atteignait pas vraiment. On ne peut pas dire que j’étais perdue dans des pensées moroses. Plutôt dans un vide intersidéral que j’avais construit pour me protéger. On me rejetait, je semblais bizarre. Je ne suis même pas sûre que je l’aie remarqué à un moment.
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A nouveau, la scène sous mes yeux se modifie. Elle – non, j’ai, dix huit ans. Je suis dans un parc, par une froide soirée d’hiver. Tout est couvert de givre ou de neige, le monde est blanc et bleu et brille. Le spectacle parvient à m’arracher un sourire. J’aime l’hiver. Je suis seule dans le parc, ce qui n’est pas étonnant étant donné de la température qui règne. Non, pas seule. Une silhouette se profile, au loin. Je ne la remarque pas. Pas encore. Elle se rapproche d’un pas régulier. Bientôt, je peux voir que c’est un grand homme vêtu d’un long manteau. Je ne sais pas vraiment pourquoi je l’ai regardé, au juste. Je ne regardais que rarement les gens. Ou alors sans faire exprès. Mais quand j’ai croisé son regard... Je m’étonne un peu de ressentir toujours la même chose. Je ne sais certes plus qui est cet homme. Je sais juste qu’il est important. Et je sais que le voir, rien que le voir marcher dans le froid, en face de moi… Ça a été comme un ouragan. Les barrières de glace que j’avais bâties pour me protéger du monde hostile, fondues en un seul instant. Je ne sais toujours pas pourquoi. Revivre cette scène une deuxième fois ne m’a pas expliqué pourquoi. Pourquoi lui. Pourquoi moi. Je m’entends crier. L’homme a du trouver cela bizarre. Puis je me vois m’avancer vers lui d’un pas tremblant. Je suis d’une pâleur effrayante. Il me demande, intrigué, si je vais bien. Et je vois mon double plus jeune s’évanouir dans ses bras. Je me demande qui est cet homme. Je sens qu’il est important. Tellement important. Mais je ne peux pas me rappeler. Pas encore. Je me réveille dans une maison inconnue, celle de l’homme. Il est assis sur le canapé, ma tête sur ses genoux, en train de me caresser doucement les cheveux en me parlant d’un ton réconfortant. Quant à moi, je tremble, je pleure, sans savoir pourquoi, sans pouvoir m’en empêcher. ~ ~ ~ ~ ~ ~
Une sorte de bond dans le futur se produit. Je suis toujours dans le même lieu, mais quelques mois plus tard. J’ai emménagé chez lui peu de temps auparavant. Tout est allé vite, très vite. Il m’aimait autant que je l’aimais. Il avait insisté pour que je vive avec lui. Pour être toujours près de moi. J’ai dû hésiter quatre secondes environ. Sa présence a sur moi un effet… je ne sais pas comment décrire ça. Comme si j’étais en paix avec le monde entier et avec moi-même. Je me sens entière à nouveau, comme s’il m’avait rendu la part d’âme qu’avait amputée la mort de ma mère.
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Nouveau bond dans le futur qui survient sans prévenir. Le rythme s’accélère. Les souvenirs reviennent, violents, nombreux, de plus en plus. J’ai l’impression qu’ils m’oppressent, comme si quelque chose de terrible était sur le point d’arriver. Oui, c’est ça. J’avais un mauvais pressentiment. Pourtant, sous mes yeux, les images d’une jeune fille réconciliée avec la vie semblent positives, qu’est-ce qui ne va pas alors ? Je retourne mon attention vers ce qui se passe sous mes yeux. Je suis en train de faire la vaisselle. Je parais un peu fatiguée, mais je souris. L’homme arrive dans la pièce. Mon sourire se fait plus lumineux, comme si sa présence facilitait ma respiration. Il se glisse derrière mon dos, me prend par la taille. Il me susurre à l’oreille qu’il a une surprise pour moi. Je le suis donc. Il m’emmène vers la sortie de la maison, mais sur le pas de la porte, il insiste pour me mettre un bandeau sur les yeux. J’accepte. Que pourrais-je lui refuser ? Nous prenons la voiture. Il conduit un moment, puis s’arrête. Il me fait descendre du véhicule, et me guide vers un bâtiment. A l’intérieur, il fait froid, humide, et il y a beaucoup d’écho. J’entends des conversations se répercuter. Plusieurs voix d’hommes. Ma voix s’élève, montant dans les aigus sous l’effet de l’inquiétude. Je commence à trouver cela anormal. Ce ne semble pas un endroit très romantique. Et ces hommes… Que fond il là ? Il me murmure de rester tranquille, de me laisser faire, que tout aller bien se passer. Je sens qu’il m’attache les poignets à quelque chose. Très fort. Puis il noue un autre tissu sur ma bouche pour m’empêcher de crier. Les voix des hommes se rapprochent.
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A nouveau, le temps s’accélère pour moi. Je me retrouve prostrée dans un coin de l’entrepôt, sur un matelas sale, menottée à un poteau, bâillonnée. Une angoisse m’étreint le cœur. C’est l’heure. Ils vont arriver. Et, en effet, ils arrivent. Mais les choses se passent différemment de d’habitude. La voix de celui qui m’a sauvée, de celui qui a redonné des couleurs à ma vie, de celui qui m’a trahie, s’élève. Je ne peux pas m’empêcher d’être fascinée par son visage parfait, par sa voix douce et chaude. J’ai toujours autant envie de me blottir dans ses bras, après tout ce qu’il m’a fait. Je ne suis plus qu’une épave, mais je l’aime toujours. Je bois ses paroles, comme toujours. « J’en ai trouvé une autre. Plus jeune et plus jolie. Profites-en bien, ce soir, ma jolie, car ce sera ta dernière fois. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. »
Un espoir fou me prend. Ca y est. Il en a fini avec moi. Il va enfin me rendre ma liberté. Je ne lui en veux pas. En fait, pourquoi n’aurait-il pas le droit de faire ça ? Cela ne me gène pas de mettre ma vie entre ses mains. Je l’aime, vous comprenez.
Peut-être qu’il va bien vouloir me ramener chez lui ? Peut-être qu’il m’aime, lui aussi ? Au moins un peu.
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Je suis de retour dans la chambre blanche. Mon corps a arrêté de tourner. Il est poignardé en une vingtaine d’endroits. Ses quatre membres sont brisés. Je m’approche de lui. Je me sens aspirée. La lumière blanche s’éteint progressivement. Quelques instants, et c’est comme si elle n’avait jamais existé. J’ouvre les yeux. Je suis toujours dans la forêt, gisant dans un buisson. Rien d’intéressant. Mes paupières sont si lourdes… Je les referme. Tout est noir. Pour toujours.
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Un corbeau s’approche, passant de branche en branche. Il se pose enfin près du corps. S’il pouvait sourire, il l’aurait fait. Il commence son repas.
Equipe n°3 : Wolfy - Cookies & Kohaku - Spoiler:
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La mouette releva sa tête blanche du poisson qu’elle dégustait sur les rochers gris. Ses yeux ronds balayèrent les environs, autant que pouvait lui permettre la vision donnée à son espèce. Le soleil avait disparu, happé par l’horizon et la semi-obscurité rendait la tâche plus ardue. Son instinct animal avait senti une menace, comme si subitement un poids était tombé sur les épaules du monde déjà bien alourdi par son fardeau. Alerte, les sens en éveil, l’oiseau marin s’envola en abandonnant son repas, sa survie primant sur son estomac. Ses ailes allèrent charmer le vent marin et les embruns puis, elles la portèrent jusqu’aux cieux chargés de lourds nuages noirs. Un orage allait éclater dans très peu de temps, et la mer devenait de plus en plus agité. Les vagues se métamorphosaient en montagnes et se paraient de belles dentelles d’écume. Plus aucun oiseau ne volait mais elle, elle était resté, appréciant la délicieuse tension du calme avant la tempête. La mouette décrivit un cercle au-dessus de la petite baie, prête à fuir à tire d’aile au moindre danger. Soudainement, une silhouette apparut dans son champ de vision. Curieuse, le volatile s’en approcha et discerna une humaine menue, assise sur la pierre dentelée, les vagues tumultueuses léchant ses pieds nues. Que faisait-elle ici ? Elle allait attraper la mort, à rester ainsi avec un léger bout de tissu sur son corps maigre. Oubliant complètement ce pourquoi elle avait laissé son repas, la mouette blanche se posa sur un amas rocheux voisin, observant discrètement l’être bipède. Ses cheveux blonds cendrés étaient sales et emmêlés, collaient à son visage blafard et à ses épaules osseuses. Son corps chétif était dévoré par des frissons de froid mais elle ne semblait pas s’en rendre compte. D’ailleurs, elle paraissait être complètement détaché du monde autour d’elle, avec son visage impassible et son regard dans le vague. De cette minuscule humaine émanait un étrange sentiment de mal-être. Elle cachait quelque chose, une fissure profonde, une blessure purulente dont on avait pris un grand soin de rendre la plus apte à faire souffrir. La mouette s’approcha lentement, comme possédée par une fascination morbide au mal des autres. Le vent attrapa entre ses doigts fins et releva vivement la manche de son léger gilet. Une matricule noire apparut alors, gravé dans la chair du bras. Une suite de chiffres marqué au fer blanc qui ne disparaitra jamais. La jeune femme sortit subitement de son univers inaccessible, et rabattit violement le bout de tissu qui avait osé dévoiler ce que la folie du monde lui avait infligé. Sa main se crispa sur son bras, à tel point que l’animal ailé crut que l’humaine voulait s’arracher la peau. Petit à petit, les nuages crevèrent et l’eau se mit à tomber. La petite chose brisée restait au même endroit. Ses traits se firent plus durs, plus fermes. Brusquement, elle bascula la tête en arrière et offrit son visage à la pluie glaciale.
- « Le ciel pleure mais moi, j’en ai marre de pleurer. Ils m’ont tout pris, tout volé… Pourquoi devrais-je leur offrir mes larmes et le restant de ma vie ? »
Et juste au dessus d’elle, une mouette passait en poussant un léger cri de défi au reste du monde.
Equipe n°4 : Wave - Crep's & Silver - Spoiler:
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- Pour le texte, il n'affiche en rien mes croyances spirituelles, je ne cherche à influencer personne. C'est une histoire, rien de plus. -
Claire est assise sur le sol de sa chambre, le menton posé sur les genoux, dessinant de son doigt sur la moquette. Elle n’est pas triste, elle a envie de l’être. Il y a des soirs où son cœur s’empli de mélancolie, cette tristesse vague et indéfinie, et où l’envie lui prend de pleurer ; tout simplement. La jeune fille cherche une idée pour atteindre l’état qu’elle souhaite : une sensation proche de la nostalgie, qui lui broie le cœur et qui lui arrache des larmes. Demain tout ira mieux, et son visage retrouvera le sourire qu’il lui scier si bien, mais ce soir, elle a besoin de cette tristesse.
Soudain, une idée lui vient. Elle se lève et revêt une robe écrue, légère et flottante. Ainsi habillée et avec ses cheveux noirs relevés en chignon désordonné, on la croirait venue d’une autre époque. Elle dévale les escaliers en prenant soin d’ignorer magistralement sa mère qui la regarde sortir. Claire court encore sur une centaine de mètres, puis ralentit pour finir par marcher calmement. Elle ôte ses sandales et savoure le plaisir de marcher nus pieds sur le sol sablonneux. L’île est calme ce soir. C’est la fin des grandes vacances pour les touristes mais elle ne reprendra l’école que dans une semaine. Le lieu n’est pas bien étendu. Il n’y a qu’un seul village, à l’est de l’île, une plage et un camping au sud, et une église en haut d’une falaise, plus au nord. C’est dans celle-ci que Claire veut se rendre. Elle n’est pas particulièrement croyante, mais ses parents sont chrétiens et elle-même est baptisée ; a fait sa communion et sa profession de foi. Cette église, elle n’y va presque plus. Il lui en reste le souvenir de sa dernière messe, plutôt mauvais, puisqu’elle fut en latin. Mais elle a besoin de silence pour se retrouver avec elle-même, et il n’y a que dans un lieu religieux qu’elle peut espérer le trouver. Le chemin n’est pas très long. Elle prend son temps, elle passe la main sur des rochers, elle caresse quelques branches. Des cailloux s’enfoncent parfois dans ses pieds, mais elle accepte la douleur. Après tout, n’a-t-elle pas envie de se faire mal ce soir ? Elle aperçoit le clocher au bout de quelques minutes de marche. Au lieu de presser le pas, elle ralentit encore plus, se délectant de l’attente insupportable. Cette attente procure le même plaisir que lorsqu’on écoute notre morceau classique préféré, que l’on sait quand notre enchainement de notes favori préféré, et que l’on jubile d’impatience. Ou encore, lorsque que l’on se prépare sa seringue, avec hâte et que l’on sait que le liquide salvateur que l’on va s’injecter dans la prochaine minute nous emmènera faire un beau et long voyage …
Claire arrive sur le parvis de l’église. Le sol est rocailleux, et le bâtiment semble sortir de la terre. La première marche qui mène à la grande porte est un vrai rocher. La seconde un mélange de roche et de béton. La troisième a été entièrement conçue par l’homme. Claire s’y engage religieusement, les yeux baissés. Elle s’arrête devant la porte en soupirant de bien-être, et pose la main sur la paroi de bois. Elle laisse le vent lui écarter une mèche de cheveux avant d’oser pousser sur la poignée. Elle rentre dans le hall. Une seconde porte, à deux battants, la sépare de l’intérieur. Ce corridor est comme un sas de préparation pour pénétrer dans le sein de l’église. Il vous invite au silence, vous appelle au recueillement. Elle ne s’y attarde pas trop, elle est déjà prête. Elle fixe la porte, s’avance et pousse les deux battants avec une synchronisation parfaite. Une lumière bleue envahit l’espace, la happe. Elle fait un pas. La porte se referme derrière elle. Elle reste subjuguée. Elle n’est jamais venue seule ici. Chaque fois, c’était lors d’une messe, et le lieu grouillait de monde.
L’église est petite. C’est une église gothique, sans peintures, mais très légèrement décorée. Elle est en forme de croix très simple. Les bancs noirs de l’allée centrale sont symétriques. Il n’y a sur les murs que le chemin de croix. Les vitraux sont très sobres, et laissent passer peu de lumière. Mais derrière l’autel, il y a un immense vitrail. Un vitrail parsemé de petits carreaux de formes courbes diverses, enchevêtrés les unes dans les autres, sans suivre d’ordre de précis. Les couleurs forment un dégradé de bleus, clair en haut et foncé en bas. De temps en temps, on voit une touche de violet. Il ne contient aucun dessin particulier, si ce n’est un fond marin. La lumière qui y passe plonge l’église dans le bleu. Les murs, le sol … Tout semble imbibé. Claire se laisse écraser par le silence et la beauté du lieu. La sensation de plénitude lui vole quelques larmes. Elle reste une, deux, cinq minutes à regarder le vitrail et ce qu’il provoque. Aucun son ne lui parvient. Elle se laisse submerger par ses sentiments. Puis vient cet évènement mystérieux. Claire se sent pétiller de l’intérieur. Elle sent comme deux bras l’enlacer. Elle se sent bien. Elle sent une vague de paix l’envahir. Apaisée, oui, c’est le mot. Elle est là immobile, et se laisse bercer par ces bras invisibles. Elle ferme les yeux et laisse les larmes couler. A-t-elle des hallucinations ? Non. Elle la ressent cette chaleur dans son corps. Mais il n’y a personne. Elle seule ; seule au milieu de cette église, dans la lueur bleutée. Seule dans la maison de celui qu’on appelle Dieu. Elle n’y croit pas pourtant, à ce Dieu. Mais ce jour là, ce soir là, elle croit bien que c’est lui qui la tient dans ses bras. Elle se laisse aller encore quelques minutes. Lorsque les larmes s’arrêtent enfin, elle fait demi-tour. Elle regarde une dernière fois le rayon bleu, et s’arrache brusquement à sa rêverie, s’infligeant la douleur de quitter ce havre de paix.
Elle ne prend plus le temps d’observer le paysage. Elle court maintenant, trébuche, reprend sa course folle, tombe et se relève. Elle coupe à travers la plaine. Le vent siffle à ses oreilles. Son but est proche. Les dernières foulées … puis elle s’arrête brutalement, à cinquante centimètres seulement du vide. Le panorama qu’elle a devant elle, les touristes payent une petite fortune pour pouvoir l’admirer le temps de quelques minutes. Elle est au sommet de la falaise. Au point culminant. Celui sur le quel on peut tourner sur soi même et voir les trois-quarts du temps la mer. Si on ose regarder à ses pieds, on voit des rochers. Les criques. Et si on regarde devant soi … On voit l’infini de l’eau. Ce soir, on ne voit pas la séparation entre l’eau et le ciel. Il pleut à l’horizon. Et le nuage de pluie mêle les couleurs, et on ne distingue plus la ligne. C’est simplement … indescriptible. Et époustouflant. Le vent est bien plus fort ici. Il la balaye. La pluie arrive de tous côtés. Et en quelques instants, elle la frappe au visage. Claire se laisse tremper. Les gouttes se mêlent à ses larmes avec une parfaite harmonie.
Voilà voilà (: Prenez votre temps pour voter & bonne chance (: Les gagnants seront affichés en page d'accueil
Dernière édition par Echo d'Argent. ♦ le Lun 5 Sep 2011 - 14:04, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Dim 4 Sep 2011 - 18:04 | |
| Franchement , entre des paysages a couper le souffle , des dessins super bien réaliser et des textes inspirant c'est dur de choisir . Bravo a tous ! |
| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
Messages : 3225 Points. : 123 Date d'inscription : 20/01/2010 Age : 27 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photofiltre • Photoshop Element 6.0 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Dim 4 Sep 2011 - 21:58 | |
| Mon dessin pixellise à mort ... Veux tu que je le réheberge en plus petit ? |
| | | Nuage Auguste Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
Messages : 1048 Points. : 153 Date d'inscription : 08/05/2010 Age : 24 Localisation : je prend le thé avec Barck Obama, quelque part à Hawaïï. Informations sur le grapheur Logiciels de graph: photoshop CS6, pour vous servir. Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 6:53 | |
| Merci beaucoup à mon équipe et surtout désolé. Bravo Crèp's et toi aussi , Wave ! |
| | | Mister Coco. # Administrateur Coco ; Careful, i'm a ninja.
Messages : 5696 Points. : 4433 Date d'inscription : 21/04/2010 Age : 26 Localisation : Nul part, NINJA. Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Toshop CS5 ♥ Relations : Points: (0/1000)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 9:33 | |
| Crep's > Si tu veux, mais au pire tu dézoom la page (x
EDIT > A voté 8D. Crep's j'ai adoré ton dessin *w* |
| | | Vision de l'Aigle Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
Messages : 297 Points. : 150 Date d'inscription : 01/04/2011 Age : 26 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photoshop CS/CS3/CS4/Element 10/Photofiltre Studio Relations : Points: (4/100)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 11:52 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 11:56 | |
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| | | Chaste Aberration Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
Messages : 362 Points. : 5000 Date d'inscription : 13/10/2009 Age : 29 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photoshop CS5 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 17:12 | |
| Franchement, je me trouve égoïste de n'avoir pris que la photo. C'est toi qui devrait avoir tout le mérite Crep's, avec le dessin et le texte. (: Merci & bravo. <3 |
| | | Nuage Mystique Propriété du Staff, c'est tatoué sur mes fesses. ♥
Messages : 163 Points. : 150 Date d'inscription : 20/07/2011 Age : 25 Localisation : Clans Encre & Couleur ^^ Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photofiltre, Gimp 2.6 (sait pas m'en servir) Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 17:46 | |
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| | | Noir Désir « La connerie, c'est la décontraction de l'intelligence ! » | Noteuse Crep's à la Retraite
Messages : 3225 Points. : 123 Date d'inscription : 20/01/2010 Age : 27 Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Photofiltre • Photoshop Element 6.0 Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Lun 5 Sep 2011 - 18:10 | |
| :3 Coco, je sais pas si on comprend bien ce que ça représente... Wave, ta photo était très inspirante ♥. |
| | | Nuage Phosphorescent » Photographe.
Messages : 563 Points. : 150 Date d'inscription : 15/07/2011 Age : 25 Localisation : 38 POWEEEEEEERRR Informations sur le grapheur Logiciels de graph: Gimp ♥ Relations : Points: (0/0)
| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes Mar 6 Sep 2011 - 16:36 | |
| Félicitations ♥
Tout ce que vous avez fait est extraordinaire mais ma voix revient à l'équipe **** |
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| Sujet: Re: Votes : La Guerre des Artistes | |
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| | | | Votes : La Guerre des Artistes | |
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